Narodov Vostoka, la magie à la Russe ♠
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Take me somewhere nice ♥

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Samuel Vasilianov
Samuel Vasilianov
PARCHEMINS : 33
DATE D'INSCRIPTION : 01/02/2011

.Uncover my soul.

` SOMETHING ABOUT YOU.
♦ ANNÉE: Quatrième année
♦ POUVOIR:
♦ CURSUS:

Take me somewhere nice ♥ _
MessageSujet: Take me somewhere nice ♥   Take me somewhere nice ♥ EmptyDim 13 Mar - 13:15

Il était aux environs de 15h quand Samuel arriva dans le parc de l’école Il n’avait pas croisé grand monde dans les couloirs, après tout, la plupart des élèves avaient cours à cette heure, mais pas lui. Il était chanceux, il allait pouvoir profiter du soleil dehors. C’était la première idée qui lui était venue ce matin lorsqu’il s’était levé, et elle ne l’avait alors plus quitté. Il rêvait de pouvoir se dégourdir les jambes, d’aller courir, se défouler, utiliser cette énergie bouillonnante qui brûlait en lui. Et puis surtout, tester à nouveau son pouvoir. Cette idée l’enivrait d’avance, le grisait et le rendait aussi excité qu’une puce. Il avait eut du mal à tenir toute la matinée tant son corps le picotait tout entier, avide de se changer en chien pour courir, courir, courir. Et se rouler dans l’herbe, sentir les odeurs, entendre les bruits. Tout un univers qui s’ouvrait devant lui, pour lui, et il n’en avait même pas encore découvert la moitié…
Arrivé à l’extérieur il huma l’air longuement, fermant les yeux. Un vent frais vint chatouiller ses cheveux en bataille qu’il n’avait pas eut le temps de coiffer en se levant. Quelle importance, de toute manière ? Ici, une apparence de petit bourge, comme celle qu’il était obligé d’adopter chez lui, n’aurait pas vraiment compté… Personne ne s’en souciait. Ils étaient tous ici réunis pour la même chose, le même problème. Un handicap pour certaine personne, une bénédiction pour d’autres… Aussitôt qu’il pensait à cela ses pensées dérivèrent vers un jeune de première année. Loukas. Loukas… Il n’aurait jamais pensé qu’il atterrirait ici, lui aussi. Mais le hasard faisait décidément bien les choses… ou pas. Car aux dernières nouvelles, le petit brun avait hérité d’un pouvoir dangereux et peu de personnes l’appréciaient. Du moins, c’était ce que Samuel avait cru comprendre, lui même n’ayant jamais vraiment approché et adressé la parole au première année.
Rouvrant les yeux son regard se posa sur les arbres qui, à quelques centaines de mètres de là, le narguaient. Le vent chuchotait dans leurs branchages.
L’élève n’hésita pas une seconde. Il se concentra, laissant son pouvoir dériver dans tout son corps entier. Il était un chien. Ses poils recouvrirent son corps tandis que ce dernier se transformait, s’affinant, prenant la forme de l’animal avec lequel il était si intimement lié. Il aboya pour exprimer sa joie de vivre et fondit vers les bois. Il ne tiendrait pas longtemps, il le savait. Tout au plus une demie heure. Il avait déjà essayé de pousser au max, mais l’énergie qu’il déployait alors le laissant pantelant. Il connaissait ses limites, et il savait que pour un élève, tenir une demi-heure était déjà exceptionnel. Il claqua des dents, sentant l’air frais sur sa langue, le gouttant, tout ses sens décuplés par milles. Il vivait chaque odeur qui lui arrivait aux narines, chaque son qui parvenait à ses oreilles et à son ouïe ultra affutée. Il avait appris à écouter, à aimer les moments de silence qui ne l’étaient jamais vraiment, car un bruit parvenait toujours à percer, de loin. Les battements d’un cœur, le claquement d’une langue. Courant dans l’herbe il fit s’envoler une nuée de moineaux et les poursuivit jusqu’à ce que les oiseaux s’envolent trop haut pour lui. Il n’avait malheureusement pas d’aile pour les rejoindre, et même sous sa forme animale, il resterait à jamais confiné sur terre…
Il aboya une nouvelle fois et, truffe à terre, suivit ensuite la piste d’un lièvre avec application. Ses oreilles noires se dressèrent alors qu’il débusquait l’animal et le poursuivait entre les arbres, sentant la terre froide sous ses coussinets et l’odeur du musc et de la poussière, de la mousse, et entendant les milliers de bruits de tous les animaux apeurés qui, à son passage, se cachaient sous terre. Il lâcha néanmoins vite prise, préférant ne pas trop s’éloigner de l’école, au cas où. Il rebroussa chemin, fièrement dressé sur ses pattes, trottinant et bondissant… C’était dommage qu’il n’ait aucun compagnon de jeu, cela lui manquait parfois, et manquait à sa part animal. Un chien n’était pas fait pour vivre seul et en digne héritier du loup, il avait besoin d’une meute. Qu’il n’aurait sans doute jamais. Il ne fallait pas non plus exagéré, il était plus souvent sous forme humaine que sous forme de chien, et était constamment entouré d’humains… Il retourna s’allonger dans l’herbe et attendit, au soleil, se dorant la pilule.
Un bruit de pas lui parvint cependant, quelques minutes plus tard, et Samuel se roula sur le côté pour observer le visiteur. Il faillit redevenir humain de surprise et son cœur loupa un battement lorsqu’il reconnut la silhouette discrète de Loukas Smolenski, pourtant il détourna rapidement le regard, comme s’il avait peur que ce dernier ne reconnaisse en lui l’élève qu’il était. Il savait, depuis toujours, que Loukas le détestait. Comment aurait-il put en être autrement quand on voyait la manière dont sa famille se comportait avec la sienne… parfois il avait même un peu honte de ses frères… et se disputait souvent avec eux sur le sujet. Ils ne partageaient décidément pas les mêmes points de vue, et c’était affligeant.
Encouragé par son instinct animal, Sam aboya une nouvelle fois pour attirer l’attention de Loukas sur lui, puis il se leva et courut vers lui. Il venait d’avoir une idée. S’il ne l’appréciait pas sous sa forme humaine, peut-être pourrait-il l’aimer un peu sous forme de chien ? S’il ignorait que c’était lui, bien sur… car s’il le savait, le jeune Smolenski ne se gênerait sans doute pas pour lui mettre un coup de pieds dans le derrière. Ce qui serait amusant, somme toute… Du moins pour le public.
Sam s’assit à ses pieds et l’observa d’un air de dire : « regardes moi comme je suis beau et gentil, fais moi un câlin ! »
Revenir en haut Aller en bas

Loukas R. Smolenski
Loukas R. Smolenski
PARCHEMINS : 96
DATE D'INSCRIPTION : 01/02/2011

.Uncover my soul.

` SOMETHING ABOUT YOU.
♦ ANNÉE: Première année
♦ POUVOIR:
♦ CURSUS:

Take me somewhere nice ♥ _
MessageSujet: Re: Take me somewhere nice ♥   Take me somewhere nice ♥ EmptyDim 13 Mar - 23:46



La fuite est parfois une forme de liberté. Quand l’air devient oppressant et que les murs semblent se refermer progressivement, alors il est normal de fuir, le plus loin possible. Certains jours, Loukas ne parvenait plus à respirer, il avait l’impression de suffoquer, comme s’il était pris au piège au sein de l’école. Et autant dire que le comportement de quelques-uns de ses camarades y étaient pour quelque chose. Bien sûr, tout le monde n’avait pas un mauvais fond, mais les élèves qui se moquaient de lui ou qui s’en prenaient directement à lui étaient déjà bien assez nombreux à son goût. Quant aux autres… Soit ils l’ignoraient, le trouvant trop solitaire, trop décalé, soit ils tentaient de l’approcher et effrayé à l’idée de pouvoir les blesser, c’était lui qui prenait le parti de les ignorer ou de les éviter. Parfois, la solitude le prenait à la gorge et il les autorisait alors à s’approcher, regrettant ensuite de les avoir exposé à son pouvoir. Mais malgré tout, il ne pouvait pas se forcer à vivre seul pour toujours… Si son pouvoir restait éternellement aussi sauvage, que deviendrait-il ? L’angoisse de cet avenir incertain le hantait chaque jour et face à ce problème insoluble, il se réfugiait irrémédiablement dans son monde. À présent et plus que jamais, il avait besoin de rêver, de s’échapper un peu. Afin d’oublier qu’il devait à tout prix parvenir à maîtriser son don... C’était une question de survie.

N’écoutant que son instinct, Loukas était sorti de Magiya, s’éloignant le plus possible de l’école. Et il avait déjà l’impression de revivre… L’air frais qui se faufilait dans ses cheveux, les rayons du soleil qui réveillaient doucement sa peau de leur toucher rassurant… Une multitude de sensations qui l’enivrait déjà. Fermant les yeux, il glissa ses doigts sur l’écorce de l’arbre le plus proche. Immobile, à l’orée de la forêt, il savourait ses premiers instants de liberté, loin de l’agitation de l’école. Et ici, en pleine nature, il se sentait incroyablement bien. Tout lui semblait tellement plus facile, comme s’il avait voyagé hors du temps, pour se réfugier loin de tout. Serein, il ouvrit à nouveau les yeux et commença à avancer à travers les arbres, se frayant un chemin, au hasard. C’était peut-être imprudent, mais il n’avait pas vraiment peur de se perdre. Non pas parce qu'il avait un bon sens de l’orientation, mais parce qu'il était certain que dans tous les cas, le personnel de Magiya saurait le retrouver s’il s’éloignait trop longtemps. Malheureusement, la fuite ne serait toujours que temporaire. Cependant, il s’évadait chaque jour à sa façon et il ignorait les remarques lasses des professeurs qui étaient épuisés de lui répéter sans cesse qu’il n’était pas assez concentré et qu’il avait trop la tête dans les nuages. Mais quoi qu’ils puissent dire, le jeune homme était bien incapable de vivre autrement. Depuis l’enfance, il cultivait une vision du monde à part et sans ses rêveries, la solitude serait trop pesante pour lui. Parce qu’il n’avait jamais eu les pieds sur terre et que la chute aurait été bien trop rude.

Plus il s’aventurait au cœur de la forêt, plus les bruits s’intensifiaient, comme si la nature se révélait peu à peu, attendant d’être en confiance avec ce nouvel arrivant. Ému, Loukas avançait entre les arbres, le plus silencieusement possible, craignant d’effrayer les animaux sauvages. Dans la torpeur de l’après-midi, le jeune homme s’attendait presque à apercevoir une fée, virevoltant à travers les feuilles éparses. Imaginant la scène, un sourire se dessina sur ses lèvres et étendant les bras, il tourna plusieurs fois sur lui-même, le regard perdu vers la cime des arbres. Puis, il s’arrêta, s’appuyant contre un tronc, le temps de retrouver ses repères. Une fois qu’il fut plus stable, il recommença à se promener, cherchant un endroit où s’installer et se reposer un petit peu. Avisant un endroit tranquille et un peu dégagé, il s’en approcha prudemment. Il allait atteindre une souche d’arbre, ressemblant presque à un siége improvisé, lorsqu’un aboiement le fit brusquement sursauter. Posant une main sur sa poitrine, il respira profondément afin de calmer les battements frénétiques de son cœur. Pendant ce temps, son regard chercha le chien qui s’était manifesté et il sourit devant la frimousse adorable de son nouvel ami. Ce dernier semblait ravi de voir qu’il ne le chassait pas puisqu’il courut immédiatement dans sa direction avant de s’asseoir devant lui. C’était étonnent, en le voyant agir ainsi, on aurait pu croire qu’ils se connaissaient déjà et pourtant Loukas ne se souvenait pas avoir déjà vu ce chien quelque part. Après tout, il était tellement mignon qu’il s’en serait souvenu. Attendri par l’attitude de son compagnon canin, il se baissa et tendant la main, il lui caressa lentement la tête. « Salut toi ! Je ne t’avais pas vu avant que tu ne te manifeste. » Un nouveau sourire se peignit sur ses lèvres tandis qu’il laissait ses doigts voyager derrière les oreilles de l’animal, puis dans son cou, se noyant dans ses poils épais.

Admiratif, il s’approcha davantage afin de pouvoir approfondir ses caresses et il fit courir ses doigts le long de son dos. Durant cette séance de câlins, son regard ne quitta pas le border collie, observant ses réactions et admirant ses expressions. « Tu es vraiment très beau, tu sais ? » Sur ces mots, il retira son sac, le posant par terre avant de s’agenouiller complètement sur le sol. « Ça ne te dérange pas que je reste avec toi ? Je m’ennuie un peu tout seul et on dirait que t’as besoin de compagnie, toi aussi. » Heureux d’avoir trouver cet étrange compagnon d’infortune, Loukas ne songea pas un instant qu’il pouvait s’agir d’un élève de l’école et non d’un simple chien. Après tout, cette race de chiens était courante parmi les animaux de compagnie et puis, il fallait avouer que le jeune homme était bien trop naïf pour son propre bien… Cependant, cela n’avait pas que des inconvénients, la preuve ! S’il avait su que Samuel se cachait derrière l’apparence de cet animal, il aurait sûrement pensé que c’était un piège pour s’en prendre à lui et il serait parti sur le champ, fou de rage. Mais il ignorait tout et à cet instant, il était vraiment heureux d’avoir trouvé un ami… S’allongeant doucement dans l’herbe, il tendit le bras pour effleurer à nouveau les poils doux de l’animal. Au fond, il n’était peut-être pas obligé de supporter la solitude la plus totale. Les animaux aussi pouvaient être là pour lui. Néanmoins, il devrait également préserver cette boule de poils de son pouvoir, sinon il ne s’en remettrait pas.
Revenir en haut Aller en bas

Samuel Vasilianov
Samuel Vasilianov
PARCHEMINS : 33
DATE D'INSCRIPTION : 01/02/2011

.Uncover my soul.

` SOMETHING ABOUT YOU.
♦ ANNÉE: Quatrième année
♦ POUVOIR:
♦ CURSUS:

Take me somewhere nice ♥ _
MessageSujet: Re: Take me somewhere nice ♥   Take me somewhere nice ♥ EmptyDim 20 Mar - 22:09


C’est avec plaisir que Samuel constata que, contrairement à ce qu’il avait put s’imaginer, Loukas ne connaissait nullement sa forme animale. Il sentit les doigts du jeune homme se glisser entre ses poils et caresser doucement sa tête…et il se demanda un instant quel effet cela pouvait faire qu’ils se glissent de la même manière sur sa peau… S’il avait été sous forme humaine, il aurait sans doute rougit, mais pour l’instant il était tout entier concentré pour rester sous sa forme canine le plus longtemps possible, puisant dans ses forces…et huum, que c’était bon de se faire caresser la tête… « Salut toi ! Je ne t’avais pas vu avant que tu ne te manifeste. » Je sais, c’était fait exprès aha. Sam sentit son cœur fondre devant le sourire que le jeune homme lui offrait. C’était rare de le voir sourire à l’école, mais alors là… il en aurait sans doute fait craquer plus d’une. Et…ah… ses pensées s’égaillèrent lorsque Loukas vint lui gratter derrière l’oreille. Mon dieu… ça valait le coup d’être un chien rien que pour ça… « Tu es vraiment très beau, tu sais ? » Il dressa les oreilles, attentif à ses moindres mouvements, et il l’observa s’agenouiller devant lui. Malheureusement il ne pourrait pas rester à ses côtés plus d’une dizaine de minutes encore… il avait déjà usé pas mal de temps à gambader dans la forêt…s’il avait su il aurait garder tout son temps pour le passer ici. Contrairement à certain de l’établissement, Samuel appréciait vraiment Loukas… Parfois même, il se demandait si cette sympathie était vraiment innocente, ou si elle ne cachait pas une attirance plus profonde… mais il chassait rapidement ces idées. C’était trop embarrassant et pas vraiment à l’ordre du jour, car après tout, Loukas le détestait. « Ça ne te dérange pas que je reste avec toi ? Je m’ennuie un peu tout seul et on dirait que t’as besoin de compagnie, toi aussi. » Loukas s’allongea ensuite, gardant ses doigts plongés dans les poils épais de son dos. Il les sentait comme des tisons brûlants plongés dans son âme… il bailla et s’allongea à côté de lui, battant joyeusement de la queue. Il se colla tout contre lui pour profiter de sa chaleur et lui faire également partager la sienne, respirant une pleine bouffée de son odeur…avoir un odorat aussi puissant lui permettait de profiter du parfum du jeune homme, et il trouvait ce dernier délicieux. Un mélange d’herbe, bien sur, mais également de caramel… Et jamais cette odeur n’avait été aussi attirante…
Samuel lui lécha un instant la main, restant encore quelques temps contre le corps de Loukas, avant de finalement se relever. Il avait compté les minutes, inlassablement. Mais malheureusement il ne pouvait pas rester éternellement en compagnie du jeune homme, tout simplement parce que…s’il le voyait se matérialiser sous sa forme humaine juste à côté de lui, il ne manquerait surement pas de croire qu’il s’était fichu de lui. Et puis, tant qu’il ne faisait pas le lien entre le chien et qui il était vraiment… Ils pourraient continuer à se voir.
Lui offrant une dernière léchouille en plein visage (a) il se détourna et courut sans se retourner. Il imaginait sans mal le visage dépité de Loukas, abandonné par son nouvel « ami ». Il n’avait pas envie de le regarder ainsi… sinon il resterait, et alors il risquait d’être démasqué. Il laissa donc son instinct animal reprendre le dessus pour s’éloigner le plus loin possible du jeune homme, suivant la première odeur amusante qu’il trouvât. Dès qu’il fut suffisamment éloigné il se laissa tomber au sol, reprenant aussitôt forme humaine et, haletant, il s’allongea sur le dos face au ciel, les joues en feu et le sang palpitant à ses tempes. Bon sang ! Il avait tenu 26 minutes. 26 minutes de pur bonheur. Un jour, un jour oui il pourrait tenir plus longtemps, une heure, deux heures… mais pour le moment il ne pouvait pas. Il était coincé à un timing très court…Restreint à une petite demi-heure de liberté. Elle n’en était que plus appréciable encore. Il choisissait toujours avec soin le moment où il se transformerait, pour pouvoir en profiter au maximum, avoir la plus belle lumière, la meilleure température… Il n’y avait aucun doute là dessus, il avait grandit par rapport à sa première année. L’année où il rejetait son don comme la peste, le méprisant, regrettant de ne pas être plus puissant. Maintenant il aimait ça, il en était devenu accroc, dépendant comme un droguer de sa cocaïne. Accroc à la liberté.
Il sentit une certaine raideur dans ses muscles et grimaça en tentant de se relever. Il était tout courbaturé, mais qu’importait, il avait l’habitude. Il fit quelques pas vacillant avant que son énergie ne finisse par refaire surface, et bien qu’épuisé, il sentait ses veines se gonfler de bonheur… un bonheur qui ne tarda pourtant pas à se ternir quand il se rappela qu’il avait laissé seul quelqu’un là bas, dans une clairière. Il eut aussitôt envie de le rejoindre à nouveau. Mais il ne pouvait plus se cacher à présent. Comment pouvait-il s’y prendre ?...Il réfléchit tout en prenant un chemin différent de celui par lequel il avait quitté Loukas, faisant un détour pour le contourner, se fiant à son sens de l’orientation quasi infaillible. Il arriva de dos par rapport au jeune homme et, silencieusement, s’arrêta derrière un arbre pour l’observer. Il pouvait voir ses mèches de cheveux sombres volées un peu sous une brise légère, sa peau naturellement hâlée et qui, même de loin, paraissait douce et soyeuse… « Loukas… » Chuchota t’il à voix basse, pour lui même. Il avait prononcé son prénom comme pour se donner la force de s’avancer vers lui, d’engager la conversation en sachant d’avance qu’il se ferait jeter… « Hey ! » Finit-il par lâcher en se dirigeant d’un pas décidé vers l’élève. Il s’accroupit à côté de lui et lui offrit son sourire le plus avenant qu’il pouvait. « Salut Loukas. Je savais pas que tu aimais te balader en forêt... Tu viens souvent ? »


Revenir en haut Aller en bas

Loukas R. Smolenski
Loukas R. Smolenski
PARCHEMINS : 96
DATE D'INSCRIPTION : 01/02/2011

.Uncover my soul.

` SOMETHING ABOUT YOU.
♦ ANNÉE: Première année
♦ POUVOIR:
♦ CURSUS:

Take me somewhere nice ♥ _
MessageSujet: Re: Take me somewhere nice ♥   Take me somewhere nice ♥ EmptyVen 22 Avr - 2:24


Si j'avais des ailes si j'avais un ami,
La vie serais plus belle avec lui.

Les cheveux froissé par le vent,
J'irais voir les grands oiseaux blanc,
Je sentirais ton regard, sur moi.
Derrière ces murs je sais qu'il y a la mer,
Des papillons un grand livre ouvert.
Et toi là-bas quelque part,
Qui attend.

- Cécile Corbel -

À l’ombre, l’herbe était fraîche sous le corps alangui de Loukas. Un soupir d’aise s’échappa de ses lèvres tandis que son regard se posait sur son ami canin. Ce dernier s’était soudain rapproché de lui avant de s’allonger à son tour à ses côtés, collant son corps contre le sien dans une attitude douce et affectueuse. Touché, le jeune homme sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Comment un animal pouvait-il être si doux avec lui alors que bon nombre de ses camarades se montrait si antipathique ? c’était injuste. L’espace d’un instant, il regretta de ne pas être un animal lui aussi. Au moins, il aurait pu passer ses journées avec son nouvel ami. Mais c’était impossible, malheureusement… Sentant la langue du chien caresser la paume de sa main, il sursauta et se mit à rire. C’était à la fois doux et légèrement râpeux. Mais surtout, cela lui réchauffait le cœur, et il en avait tellement besoin depuis sa rentrée à Magiya. Cependant, cet instant de paix et de sérénité ne dura pas… Loukas aurait aimé pouvoir arrêter le temps et rester ainsi blottit dans cette chaleur rassurante mais les animaux sont imprévisibles, ils ne connaissent pas les mêmes émotions et sans doute, ce jeune chien n’avait pas saisi l’importance de ce moment de tendresse. Du moins, c’est ce que le jeune homme en déduit lorsqu’il finit par se lever, quelques minutes seulement après qu’ils se soient installés l’un cotre l’autre. Désarmé, le première année voulut le retenir mais aucun son ne sortit de sa bouche. La langue du chien vint alors caresser son visage et il ne le repoussa pas. Parce qu’il fut trop surpris pour réagir, mais aussi parce qu’il avait peur d’effrayer son ami, de le chasser alors qu’il désirait, au contraire, le retenir. Il avait tellement besoin de lui… Mais il ne put que le regarder partir en courant, le cœur serré. Le reverrait-il un jour ? Il y avait sans doute peu de chance que leurs routes se recroisent de la sorte, le hasard frappait rarement deux fois. Pourtant, Lou voulait y croire. Pour ne pas laisser la peine l’envahir. À cet instant, il se sentait tellement seul…

Soudain, l’herbe lui parut froide et vide, comme si cette fraîcheur qui lui avait paru si agréable était devenue agressive, lui rappelant qu’il était seul, encore et toujours. Afin d’échapper à cette horrible sensation, il roula légèrement sur le côté et se retrouva ainsi un peu plus exposé à la chaleur du soleil. Seulement cela ne suffisait pas à apaiser le froid qui s’était insinué en lui… Malgré lui, il avait le sentiment d’avoir été abandonné et privé de la seule source de douceur qu’il avait connu depuis des semaines. Bien sûr, c’était en parti sa faute s’il se sentait aussi seul, à présent. Il avait systématiquement repoussé les rares personnes qui s’étaient approchées de lui de façon amicale, de peur de les blesser. Mais que pouvait-il faire ? Ses lasers ne cessaient de se déclencher pour un rien et il ne les maîtrisait absolument pas. C’était une catastrophe et il avait déjà fait quelques victimes. Par chance, les blessures avaient été superficielles et au final, il restait sa plus grande victime, mais cela ne suffisait pas à le rassurer, loin de là… Les paupières closes, il soupira doucement, las de cette vie dont il avait pourtant tant rêvé et qui s’avérait être un véritable cauchemar.

Perdu dans ses pensées, il faillit ne pas entendre le bruit de pas qui semblait se rapprocher de lui. Son cœur s’emballa soudain à l’idée que cela puisse être son ami à quatre pattes, mais il dut se rendre à l’évidence, ce pas-là avait l’air humain. Déçu et inquiet de découvrir qui s’approchait ainsi de lui, il hésita un instant à ouvrir les yeux. Cependant, il dut admettre que ne pas faire face à cet intrus ne le ferait pas disparaître pour autant. Lentement, il se redressa, ouvrant les yeux afin d’apercevoir le jeune homme qui s’avançait à travers la végétation. Il ne lui fallut qu’une fraction de secondes pour reconnaître son ennemi de toujours, ou plutôt le fils de cette famille qui faisait tant souffrir la sienne… Vasilianov. La gorge serrée, il resta figé, à moitié étalé dans l’herbe, ne pouvant digérer cette odieuse envie de fuir au plus vite. « Hey ! » Trop retourné par cette apparition, Loukas ne répondit pas à ce salut un peu trop familier à son goût. Pourtant, il ne pouvait pas quitter Samuel des yeux, craignant qu’il ne s’en prenne à lui. Jamais, il ne pourrait faire confiance à un membre de cette maudite famille, c’était au-dessus de ses forces. Même si ce dernier ne lui avait jamais rien fait personnellement, il s’était déjà battu avec son meilleur ami lorsqu’ils étaient plus jeunes. Et cela avait fini de nourrir sa haine envers le jeune homme. Instinctivement, il ne put s’empêcher de reculer sensiblement lorsque l’intrus s’accroupit à ses côtés. Depuis quand agissait-il avec tant de familiarité à son égard ? « Salut Loukas. Je savais pas que tu aimais te balader en forêt... Tu viens souvent ? »

Mais de quoi se mêlait-il ? Cela ne le regardait absolument pas… Croyait-il vraiment que Loukas allait lui livrer son emploi du temps afin qu’il puisse venir à nouveau le tourmenter dans ses moments de détente ? Il rêvait là… S’asseyant dans l’herbe, le jeune Smolenski le toisa d’un regard méfiant, s’attendant visiblement au pire. « Qu’est ce que tu veux, Vasilianov ? » Fébrile, il glissa ses doigts sur son sac, prêt à partir si la situation menaçait de dégénérer. Lui qui avait pensé être en sécurité loin de l’école, il sentit son estomac se nouer alors qu’il réalisait son erreur… Il aurait beau fuir aussi loin qu’il le désirait, il ne serait jamais à l’abri de ses détracteurs. Peut-être parce qu’il était bien trop nombreux. Les larmes lui montèrent aux yeux, il se sentait pris au piège. « Oui, j’aime me balader en forêt… Je pensais que c’était un endroit où je pourrais être en sécurité… » Angoissé, il sentit son corps trembler et ne tenant plus en place, il se redressa, se mettant à genoux. Cependant, il n’osa pas se relever, ses jambes ne semblaient pas vraiment prêtes à le porter. Quelle honte d’être aussi peureux… « Mais je me suis amèrement trompé… » Sa voix était faible et douce, elle suintait ses doutes et sa souffrance. Au fond, il n’avait pas eu le temps de se remettre de routes ses émotions, les joies et les déceptions, les espoirs et les souffrances, tout se mélangeait, se succédait sans lui laisser le moindre répit. Et il se sentait épuisé.


HJ - Désolée pour le retard, j'ai honte :$ je mets jamais autant de temps à répondre, 'fin tu le sais mais bon, j'espère que je n'ai pas coupé le rythme en te faisant attendre un mois :$ <3
Revenir en haut Aller en bas

Samuel Vasilianov
Samuel Vasilianov
PARCHEMINS : 33
DATE D'INSCRIPTION : 01/02/2011

.Uncover my soul.

` SOMETHING ABOUT YOU.
♦ ANNÉE: Quatrième année
♦ POUVOIR:
♦ CURSUS:

Take me somewhere nice ♥ _
MessageSujet: Re: Take me somewhere nice ♥   Take me somewhere nice ♥ EmptyDim 24 Avr - 22:37

HJ : pas grave chérie Take me somewhere nice ♥ 714590

Samuel sentit son cœur se serrer devant l’air froid qui s’était étalé sur le visage de Loukas. Quelques minutes plus tôt, sous sa forme de chien, il l’avait vu sourire et soupirer de bonheur… mais à présent qu’il était humain, le jeune homme se méfiait de lui et le haïssait… Et cette simple idée le faisait frissonner et le rendait d’humeur maussade, quelque peu épuisé par tout ce ressentiment inutile accumulé aux cours des années. Tout ça pour une querelle de famille, pour un amour bafoué qui n’avait rien à voir avec eux. Pourtant il ne montra rien de sa peine à au jeune Smolenski lorsque ce dernier recula ostensiblement, se remettant sur ses genoux, dans une position qui lui permettait de pouvoir partir à n’importe quel moment. Il était loin l’instant de détente qu’ils avaient partagé ensemble il y avait à peine une demie heure de cela. Et même son sourire n’avait pas suffit à calmer la rancœur de Loukas…« Qu’est ce que tu veux, Vasilianov ? » Samuel eut de nouveau l’impression qu’un courant glacial s’était infiltré dans son cœur, le faisant se serrer de douleur. Si ce dernier s’était appliqué à bien prononcer le prénom de Loukas, celui ci l’avait juste appelé Vasilianov. C’était un mauvais point car cela signifiait qu’il l’associait sans regret au reste de sa famille à laquelle pourtant il ne ressemblait guère et ne partageait pas non plus les mêmes intérêts. Surtout lorsque ces intérêts concernaient les Smolenski. Mais tout ça bien sur, Loukas l’ignorait et Samuel ne pouvait pas vraiment lui en vouloir de se montrer si dur avec lui car après tout sa famille vivait un véritable calvaire à cause de la sienne… Pourtant il sentait sur sa langue le goût amer du dépit et de la rancune… « Oui, j’aime me balader en forêt… Je pensais que c’était un endroit où je pourrais être en sécurité… » Et à nouveau cette même douleur… Samuel aurait aimé que Loukas se taise, ne dise plus rien du tout, car chacun de ses mots lui causait une souffrance dans la poitrine qui lui coupait le souffle. Il se sentait en danger, avec lui ? Pourtant, il avait beau fouillé dans sa mémoire, jamais il n’avait eut d’action violente envers lui, ni physiquement ni même verbalement. Il l’accusait à tord d’actes qu’il n’avait jamais commis… comment aurait-il put faire du mal à un garçon si fragile ? Le regard perdu, Samuel garda ce dernier rivé vers le sol, ne voulant pas montrer au jeune Smolenski la détresse dans laquelle ce dernier le plongeait en prononçant ces simples phrases. « Mais je me suis amèrement trompé… » Samuel déglutit avec difficulté, essayant de reprendre contenance après les mots assassins de Loukas. Lui qui avait espéré une conversation courtoise, il était violement retourné. Son cœur battait la chamade dans son thorax. Il aurait voulu se l’arracher, pour ne plus se montrer si faible lorsqu’il s’agissait du première année. Sans ses sentiments ses mots n’auraient eut aucun impact sur lui. Ça l’agaçait… qu’aurait pensé Loukas en sachant à quel point Samuel tenait à lui, et à devenir son ami ? Il l’aurait sans doute rejeté. Il avait bien fait de lui cacher son apparence animale, car au moins maintenant il pourrait lui tenir compagnie sous sa forme de chien. Puisque c’était fichu du côté de sa forme humaine…
La gorge nouée, Samuel eut du mal à reprendre contact avec la réalité. C’était comme si les mots du jeune Smolenski l’avaient poussé à coups de poing dans une dimension parallèle, l’extrayant de son enveloppe charnelle pour mieux le frapper et le mettre à terre.
Mais lorsqu’il reprit pied il cligna soudain des yeux et observa Loukas avant de saisir son bras, désespéré à l’idée qu’il parte déjà, alors qu’ils pouvaient enfin se voir dans un lieu hors de l’établissement, loin des regards indiscrets. Peut-être… y’avait-il encore un moyen de rattraper ce mauvais depart ? Bêtement Sam espérait que oui… « Je suis désolé, Loukas. Je ne voulais pas t’embêter… J’ai juste vu que tu étais tout seul alors… » Sa voix se brisa un peu alors qu’il hésitait à continuer, incertain des réactions de son interlocuteur. Plus que tout il ne souhaitait pas l’effrayer et l’inciter à partir, au contraire… « Je me suis dit qu’on pouvait discuter toi et moi. Faire connaissance… » Il baissa les yeux et lâcha finalement son bras. Il avait l’impression que tout ce qu’il disait était tellement futile…tellement…stérile. Des paroles en l’air. Comme si Loukas l’appréciait. Non, bien sur que non. Il était le seul ici à vouloir faire des efforts… Pourtant il continua encore à parler, mais sa voix devint encore plus basse, minuscule, comme si il désirait que le jeune homme ne l’entende pas prononcer ces mots : « Devenir amis ? … »
Son cœur se stoppa dans sa poitrine. Mon dieu. Il l’avait dit. Il ignorait totalement comment allait réagir Loukas. Il releva les yeux vers lui, cherchant à capter son regard, sa compréhension, son acceptation. Il sentait le temps s’écouler au ralenti autour d’eux et une goutte de sueur couler jusqu’au creux de ses reins, le faisant frémir. Mais il ne bougeait pas, à genoux devant Loukas, il attendait sa réponse. En espérant qu’elle soit moins difficile à avaler que ce à quoi il avait déjà eut droit pour le moment…

Revenir en haut Aller en bas

Loukas R. Smolenski
Loukas R. Smolenski
PARCHEMINS : 96
DATE D'INSCRIPTION : 01/02/2011

.Uncover my soul.

` SOMETHING ABOUT YOU.
♦ ANNÉE: Première année
♦ POUVOIR:
♦ CURSUS:

Take me somewhere nice ♥ _
MessageSujet: Re: Take me somewhere nice ♥   Take me somewhere nice ♥ EmptyDim 1 Mai - 20:33


Tout était si différent…. Pourquoi Samuel ne se défendait-il pas ? Jamais auparavant Loukas n’avait vu le jeune homme si abattu. La tête baissée, il ne le regardait plus et le première année sentit un malaise s’emparer de lui. Décontenancé, il ne savait pas s’il avait été trop loin ou si le jeune Vasilianov se jouait de lui. C’était difficile à savoir et hésitant, il n’osait plus bouger. C’était vraiment étrange de se retrouver dans une telle situation et il se sentait réellement perdu. Où était la vérité ? Devait-il lui accorder le bénéfice du doute alors qu’il appartenait à la pire famille que la terre ait pu porter ? D’instinct, Lou ne pouvait s’empêcher de se méfier de lui comme de la peste. Après tout, Samuel aurait eu tant de raisons de s’en prendre à lui. Bien plus que les autres. Comment ne pas le suspecter ? Pourtant le jeune Smolenski hésitait et au lieu de fuir, il restait figer là, à genoux dans l’herbe fraîche, et il avait plus froid que jamais. Soudain la main du jeune homme s’empara de son bras et il sursauta, effrayé à l’idée d’avoir fait le mauvais choix. Peut-être aurait-il du fuir en fin de compte. Mais il ne se passa rien. Du moins, rien de tout ce qu’il avait pu imaginer : coups, moqueries, insultes, paroles blessantes… Rien de tout ce auquel ces détracteurs l’avaient habitué. A la place, il y eut des mots qu’il avait si rarement entendu que cela le déstabilisa. Etait-ce réel ? « Je suis désolé, Loukas. Je ne voulais pas t’embêter… J’ai juste vu que tu étais tout seul alors… » S’il jouait la comédie, il devait être un très bon acteur, parce que tout en lui traduisait une étrange détresse, de ses attitudes peinée, à sa voix qui s’était brisée. Bouche bée, Loukas ne savait plus quoi dire, ni quoi penser. À cet instant, il le trouvait si différent du jeune homme qu’il avait déjà si souvent croisé au cours de sa vie. Etait-ce une façade ou s’ouvrait-il vraiment à lui après des années passées à ne pas s’approcher, ni même réellement discuter ? Tant de questions se bousculaient dans son esprit depuis qu’il l’avait rejoint dans cette clairière, au point qu’il ne sache plus vraiment où il en était… « Je me suis dit qu’on pouvait discuter toi et moi. Faire connaissance… » Sur ces mots, Samuel lâcha son bras et baissa les yeux, comme s’il n’y croyait pas, ou qu’il n’y croyait plus. Peut-être parce qu’ils avaient toujours été ennemis et une telle idée semblait invraisemblable. Pourquoi voulait-il lui parler, le connaître ? À quoi bon ? Ils n’en avaient même pas le droit, leurs familles s’arrangeraient pour empêcher un tel rapprochement. À cette idée, Lou se sentit peiné. Et si Samuel était sincère ? Si c’était le cas, sa souffrance devenait soudain palpable, limpide… Tout les séparait, c’était impossible. Même lui était effrayé par ce qu’il lui proposait. Parce qu’il n’avait pas confiance en lui et qu’il savait qu’un mur les séparait. À présent, la voix du jeune homme était si basse qu’elle en devenait presque inaudible. « Devenir amis ? … » Pourtant, elle le paralysa.

Au fond, il n’osait plus croire que tout ceci était réel. Une telle amitié impliquait tellement de choses. D’abord, parce que Loukas n’avait presque pas d’amis. Ou du moins très peu, parce qu’il avait si peur de les blesser, qu’il les fuyait souvent, pour leur bien. Mais pouvait-il réellement devenir ami avec un ennemi de longue date ? Depuis sa naissance, on l’avait mis en garde contre les Vasilianov. Son père avait toujours craint que ces derniers ne profitent de sa naïveté pour leur nuire. Alors il lui avait interdit de leur parler ou - si cela venait tout de même à se produire – de les croire. Même après sa mort, Loukas redoutait de désobéir à son père. Ce dernier l’avait toujours protégé et il était resté à jamais le seul capable de le comprendre, lui et son monde si fantasque. Submergé par ses souvenirs, il se mit alors à trembler légèrement alors qu’une larme perlait au coin de son œil gauche. « J’ai… J’ai peur… Tu n’es pas censé être mon ami… » Même sa voix trahissait ses tremblements et l’angoisse qui lui saisissait le cœur. Fatigué, il se laissa aller sur le sol, s’asseyant à nouveau. Tout cela le dépassait, et il se sentait soudain affaibli. Sans réfléchir, il releva les yeux vers Sam et plongeant son regard dans le sien, il murmura d’une voix étouffée. « Je n’ai pas d’amis… Je suis dangereux, je peux les blesser. Ou pire… » Rien que d’y penser, il avait envie de se mettre à pleurer comme un gamin. C’était ridicule et au fond, il avait vraiment honte, mais il ne pouvait pas accepter cette évidence, il n’avait rien d’un meurtrier. Il ne pourrait pas supporter de faire ça. Qu’adviendrait-il de lui, s’il venait à commettre un tel acte, sans même l’avoir désiré ? Fou de rage, il sentit ses doigts s’enfoncer dans l’herbe avant de la serrer de toutes ses forces. C’était injuste ! Il détestait ce maudit don… Il détestait cette école où il ne se sentait pas à sa place, mais surtout, il se détestait d’avoir gâcher son rêve.

Réalisant peu à peu qu’il est en train de dévoiler bien trop de chose, il se redressa et essuya ses mains sur son jean avant de se frotter rapidement les yeux du revers de la main pour éclipser la larme qui était apparue. Le cœur serré, il sortit son briquet de sa poche afin de le regarder un instant, avec nostalgie. « Lorsque j’étais petit, mon père entrait dans mon monde. Je sais qu’il ne le voyait pas vraiment, mais il voulait y croire, parce qu’il m’aimait… Il aurait voulu que je sois plus fort, parce que j’étais trop naïf. Alors le soir, avant que je m’endorme, il essayait de me protéger… Je l’ai toujours écouté comme j’ai pu, j’avais peur de ne pas être le fils qu’il aurait voulu que je sois. Et il se méfiait de ta famille. Au fond, je me moquais bien qu’il m’interdise de vous parler, parce que je ne voulais pas le faire. Si j’avais été plus fort, je me serais arrangé pour vous faire regretter toutes les fois où j’ai surpris ma mère en train de pleurer alors qu’elle pensait que je ne la voyais pas… » Instinctivement, il serra le briquet avec plus de force, faisant blanchir le bout de ses doigts. Tous ces souvenirs qui le submergeaient étaient vraiment douloureux et il ne pouvait plus les arrêter, c’était incontrôlable. Comme un raz-de-marée. « Tu veux parler avec moi ? Dis-moi quelque chose de vrai, n’importe quoi, mais quelque chose qui me rassurerait… Montre-moi que je peux te croire… » Son père aurait sûrement était déçu de le voir agir comme un gamin. De sa voix éteinte, il avait presque supplié Samuel de lui faire croire en ce qu’il disait. Simplement parce qu’il désirait vraiment que ce soit la vérité. Mais était-ce suffisant ? Intérieurement, il voulait juste que son père le pardonne, parce qu’il n’était pas comme lui, il n’aurait jamais la vie qu’il avait voulu lui donner. Parce qu’il détruisait absolument tout et aujourd’hui encore, il était incapable de lui obéir.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé ♦

.Uncover my soul.

Take me somewhere nice ♥ _
MessageSujet: Re: Take me somewhere nice ♥   Take me somewhere nice ♥ Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Take me somewhere nice ♥

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Narodov Vostoka, la magie à la Russe ♠ :: DOMAINE MAGIYA ♦ :: Bois obscure-
Sauter vers:  
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit