Narodov Vostoka, la magie à la Russe ♠
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 ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia

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Danslav O. Armanski
Danslav O. Armanski
PARCHEMINS : 257
DATE D'INSCRIPTION : 08/11/2010

.Uncover my soul.

` SOMETHING ABOUT YOU.
♦ ANNÉE: Deuxième année
♦ POUVOIR:
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` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia _
MessageSujet: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyMar 9 Nov - 23:35

« She won’t ever get enough, once she gets a little touch.

` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia 6aunszk ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia 13
La flatterie était réellement la façon la plus simple pour déstabiliser les filles les moins sûres d’elles. Un petit compliment et voila que déjà, ça rougissait, ça gloussait, ça regardait le sol en se tordant les doigts. C’était trop facile, bien entendu, mais déjà, Danslav se sentait attiré par cette candeur. La jeune ingénue était en première année, aussi perdue que tous ses congénères dans ce manoir mais il se fichait bien de ça. Premièrement, elle était majeure, il n’avait donc aucun cas de conscience à se poser. Elle faisait bien ce qu’elle voulait et personne n’irait le blâmer lui. Deuxièmement, il n’était pas du genre goujat. Certes, il papillonnait beaucoup, c’était de notoriété publique, c’était même le genre de bruit qui le précédait et qui faisait que le respect qu’il obtenait de la gente féminine était relativement moindre. Cette fille devait sans doute savoir qui il était et quelles étaient ses habitudes et pourtant elle se trouvait bel et bien là, devant les portes du réfectoire, à tenir ses livres comme une écolière innocente et à ne pas oser le regarder directement. Décidément, oui, elle était jolie. Fraiche et délicate, petite fleur. Pas assez violente pour attirer son attention plus d’une nuit, cependant. Assez pour passez une soirée agréable, en revanche. La seule chose était de faire en sorte qu’elle ne s’attende pas à plus, parce qu’il commençait à en avoir mal de cette réputation de profiteur, de briseur de cœur. Elles s’attachaient, c’était une chose. L’accuser en était une autre. Etait-ce sa faute, réellement, si elles avaient toutes été gavées de bouquin à l’eau de rose et d’histoire de prince charmant venu pour les emmener à tout jamais sur son cheval blanc ? Pas vraiment non. Foks n’avait rien d’un prince, il était un manant ici, ou presque. Bien entendu, il avait largement de quoi vivre royalement, merci l’argent sale, mais il n’en profitait pas, préférant largement se rebeller contre son paternel et garder un peu de sa liberté. Alors non, il n’était pas là pour combler les rêves de château des gamines qui arpentaient les couloirs, sauf si bien entendu ce n’était que pour une nuit. Là, il savait faire. Faire en sorte que quelqu’un se sente spécial et suffisamment en confiance pour parvenir à rire et à ne pas trop s’inquiéter des conséquences, c’était sa spécialité. D’autres préféraient les saouler… Chacun son truc.

Il afficha un sourire qu’il prit garde de ne pas trop rendre carnassier, sachant pertinnement qu’elle avait déjà tout d’une biche effarouchée et que lui donner matière à fuir n’était pas bon. L’animalité prenait souvent le dessus mais la dualité du renard lui permettait de s’en sortir à moindre frais. Il savait aussi bien séduire qu’attaquer, se faufiler que foncer. Là, il était clair que c’était la patience qui prédominerait. Manipuler les gens étaient un art et même si faire rapidement la cour à une demoiselle n’avait pas forcément d’énorme conséquence, c’était une discipline que le menteur et voleur qu’était Danslav aimait à pratiquer.
    « Alors comme ça, tu viens de Inta ? Moi qui ose me plaindre du froid de Saint-Pétersbourg… »
Il s’appuya nonchalamment contre le mur de pierre le plus proche et enfonça ses mains dans les poches de son jean, sachant pertinemment que ce négligé travaillé aurait l’effet escompté. La fille était niaise, facile… C’était, pour Danslav, littéralement comme voler une sucette à un môme… A peine à tendre le bras et c’était bon. Il le fit d’ailleurs, faisant mine de saisir le livre qu’elle portait sur le dessus de sa pile. C’était un roman, il l’avait vu de loin. Encore une connerie dégoulinante de guimauve, traduit de l’anglais et dont le film serait surement un grand succès chez les préadolescentes. Joie… Il ne se souciait pas du bouquin, en revanche il fit en sorte que les doigts brossent pendant une seconde le poignet de la fille. S’il l’avait voulu, il aurait pu lui voler son bracelet à breloque, elle ne s’en serait même pas rendu compte… Avec un peu de chance, c’était même son canaliseur. Le plus vieux, le plus chargé, surement plein de souvenir, un talisman ajouté à chaque anniversaire… C’était en général ce qu’elles choisissaient, celles qui étaient si plate et peu profonde qu’il en venait à se demander si elles méritaient leur place dans cette école. C’était peut-être un peu sectaire mais il avait remarqué une chose : ici, il était loin d’être le plus connu, le plus populaire et le plus doué. Cela lui convenait d’ailleurs parfaitement, changement agréable en comparaison au lycée. Il s’était fait sa place, c’était exactement ce dont il avait besoin mais de là à vouloir plus… Il n’était ici qu’un élève parmi tant d’autre, dans une masse de gens qui appartenaient déjà à une élite… Les filles comme celle qui se tenait là n’avaient rien de bien particulier. Cela viendrait peut-être avec le temps mais pour l’instant, elles n’étaient que des visages sans reliefs peuplant les couloirs. Lui, il n’était pas le petit gamin gâté fils d’un des hommes les plus puissants de Russie… Il n’était personne d’autre que Foks et même si tout le monde connaissait son nom, même si beaucoup se méfiaient de lui à cause de la réputation familiale, il pouvait garder un profil bas s’il le désirait… Parfait pour un voleur.

Il fit mine d’être choqué, repliant ses doigts et jouant à son tour la carte du malaise. Il l’effraierait, autrement, il le savait… Il secoua imperceptiblement la tête « C’est pas un campagnol, t’es pas un renard… on se calme » . Il s’était ravisé quant à l’idée de lui voler son bracelet. Mauvaise idée si c’était son canaliseur… Il payait encore les frais avec la dernière qui avait eut la bonne idée de lui montrer de trop près un bijou un peu clinquant et visiblement ayant une valeur sentimentale. Il afficha un sourire amusé en pensant à Anastasia…. Qui pointait son nez au bout du couloir.

Il manqua de rouler les yeux. Quelles étaient les chances, sincèrement ? Il pense à elle et boum, elle débarque… Agaçant et oppressant. Il se concentra à nouveau sur la fille qui lui tenait compagnie, écoutant vaguement ce qu’elle lui racontait et ignorant royalement la blonde qui se profilait. Imperceptiblement, son regard avait perdu un peu de malice et son visage s’était fait plus grave. Il savait très bien ce qu’elle pensait de lui et il n’ignorait pas qu’elle avait juré de se venger de lui… Le problème, c’est qu’elle était sans doute suffisamment timbrée pour le faire et même, le faire correctement. Foks préférait rester sur ses gardes, ne jamais se faire surprendre.

Bras croisé sur son torse, il se redressa un peu, ajustant sa mise.
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Anastasia E. Droskaïa
Anastasia E. Droskaïa
PARCHEMINS : 115
DATE D'INSCRIPTION : 02/11/2010
ÂGE : 32

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` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia _
MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyMer 10 Nov - 2:44



Il n’était pas rare de croiser Anastasia seule, dans les couloirs de Magiya. Le plus souvent avec son meilleur ami, ou alors avec Agneska, elle se déplaçait rarement en groupe. Ne trouvant pas plus d’affinités que ça avec les filles de son âge, malgré une certaine volonté de s’intégrer, il lui était difficile de prétendre partager leurs centres d’intérêts lorsque celles-ci parlaient chiffons et beaux garçons. Non pas qu’il n’arrivait pas à la jolie blonde d’essayer de participer à la conversation, mais elle tombait malheureusement souvent à court d’arguments. La quête du prince charmant ne faisait pas partie de ses objectifs premiers, et elle avait développé une certaine tendance à vivre avec le regard derrière elle plutôt que devant. Habitude qui pouvait se révéler un rien agaçante pour ceux qui voulaient tenter de s’approcher d’elle sans la faire fuir. C’était le principal inconvénient de ne pas se souvenir de sa famille. Presque orpheline malgré ses parents adoptifs aimants et attentionnés, elle n’avait jamais pu se défaire de l’impression qu’il y avait quelque chose d’important qu’elle n’avait jamais découvert, et cette simple intuition, comme un fil ténu la rattachant au monde, l’avait de nombreuses fois empêchées d’abandonner le combat, et de lâcher prise. De s’abandonner complètement à ses pulsions autodestructrices. Une fois perdue et jetée en pâture aux loups, il était plutôt difficile de retourner sur le droit chemin, même avec de l’aide, et les gens adéquats.
Anastasia venait juste de quitter sa chambre. Elle n’avait aucun cours à assister par la suite, et plutôt que de rester bavarder avec la bande de pies qui s’étaient postées devant l’entrée du dortoir, elle avait préféré dévaler les escaliers quatre à quatre avec sa pochette de dessin. C’était un passe-temps qu’elle avait développé durant l’été. Le pouvoir du crayon l’avait happée, et elle pouvait passer des heures entières à essayer d’empreindre d’émotions un bout de papier. Elle apprenait presque à ses feuilles à parler. La jeune femme ne portait d’ailleurs pas sa pochette à la main, comme la plupart de ses camarades avec leurs cours sous le bras, la plupart du temps, elle essayait de le faire léviter à côté d’elle tout en marchant, et en n’accordant qu’une attention diminuée à cet acte, malgré la concentration évidente que cela demandait. Plus elle s’exerçait, et meilleure elle devenait, malgré son instabilité chronique. Mais la jeune femme était dans un de ses bons jours, et la pochette bleue pâle flottait calmement à côté d’elle.

Bien sûr, cela venait certainement du fait qu’elle avait passé une bonne nuit. Elle n’avait pas cauchemardé. C’était une des rares fois où son sommeil n’avait pas tourné à l’enfer, depuis des années. C’était d’ailleurs à la suite d’un mauvais rêve, étrangement dérangeant à force de réalité sous-jacente et de douleur latente, qu’elle avait commencé à tracer des traits au hasard sur une feuille, essayant désespérément de retrouver son rêve, de le coucher sur le papier pour en dégager un sens quelconque. Mais cela n’avait toujours pas marché. Ses songes n’avaient ni queue ni tête. Il manquait quelque chose. Une donnée importante. La jolie Russe pouvait le sentir. Tellement que parfois c’était presque impossible d’en fermer l’œil, parce que trop avide de découvrir la signification de ses rêves, de ses cauchemars. C’était une torture sans fin que de ne pas comprendre. C’est pourquoi elle analysait toujours tout. Rationnelle et terriblement calme, elle appliquait le principe qui consistait à réfléchir avant d’agir, ce qui la sauvegardait de faire beaucoup d’erreurs, qui auraient pu lui être fatales.
Comme par exemple ce Danslav, songea t-elle. L’évocation seule du nom de ce petit imbécile prétentieux suffisait à tendre ses muscles, instinctivement. Son bon sens l’avait sauvé. Le jeune homme avait une très sale réputation au sein de l’école, et elle s’en était trouvée réfutée, malheureusement.
Pourtant, Anastasia n’avait pas pour habitude de juger les gens à leur réputation. N’ayant pas beaucoup d’intérêt à accorder aux rumeurs et aux « qu’en dira t'on », elle faisait ses propres expériences, et grand mal lui en fit, lorsqu’elle décida de voir par elle-même ce que valait Danslav Armanski. Une attirance qui aurait pu rester sans conséquences, si le félon n’avait pas jugé bon de lui voler la seule chose matérielle à laquelle elle attachait une capitale et terrible importance, sa bague de pouce sertie d’un saphir ; son canalisateur. Bloquée, et privée plusieurs heures de ses pouvoirs, elle n’avait jamais pu lui pardonner. Elle avait juré vengeance, et l’obtiendrait coûte que coûte.

Un bruit interrompit son fil de pensée. Tout à la préparation de son plan de revanche, elle n’avait pas remarqué que sa pochette de dessin était tombée à terre. La jeune femme retint un soupir exaspéré. Il lui faudrait encore pratiquer. Bien sûr, elle n’avait plus du tout pensé à l’objet qu’elle était en train de faire léviter, mais il n’empêchait qu’elle voulait être capable de pratiquer la magie en continu en y accordant de moins en moins de concentration. Ca viendrait, elle était sur la bonne voie, et déjà une brillante élève, pour une étudiante en deuxième année. Elle ramassa l’objet et les quelques feuilles qui étaient tombées au sol sur le coup, et s’engagea rapidement dans le Hall d’entrée, en empruntant un des couloirs, merveilleusement vastes à cette heure-ci. Elle songeait à se rendre au Parc, mais un détail désagréable dans son champ de vision la fit grimacer. Visiblement, elle était victime de malchance, et d’un hasard de bien mauvais goût. Elle aurait pu repérer cette silhouette, ce visage, à des centaines de mètres.
Pourquoi fallait-il que Danslav Armanski vienne interférer dans ses projets à tout bout de champs, et surtout quand elle en avait le moins envie ? A supposer bien sûr que ce soit parfois le cas, ce que niait en bloc la belle Anastasia. Celle-ci avait l’intention de tourner les talons purement et simplement, lorsqu’elle remarqua la présence d’une autre jeune femme, près du prétendu tombeur qu’était le jeune homme.

Automatiquement, un fin sourire se dessina sur les lèvres de l’étudiante, et renonça à s’en aller immédiatement. Après tout, il fallait bien s’amuser un petit peu. Mettre des bâtons dans les roues de Danslav allait illuminer son après-midi. D’un pas léger mais déterminé, elle s’avança vers les deux jeunes gens, désormais tournés vers elle. D’ailleurs, elle ne manqua pas de remarquer le changement de posture qu’adopta le paon arrogant, et se planta le plus naturellement du monde devant l’innocente première année qu’elle connaissait de vue. Elles s’étaient déjà dit bonjour rapidement, quelques jours auparavant.

« Erin… Quel plaisir de te revoir. Dommage que ce soit en si mauvaise compagnie, mais après tout, on ne t’a peut-être pas informé des dangers de l’école. On aurait du te prévenir que si tu ne voulais pas devenir une simple poupée pour prédateurs, il ne fallait pas fréquenter Danslav. »

Anastasia ne s’était pas départie de son sourire, et elle était si douée pour feindre un air totalement désintéressé et sincère en toute occasion qu’il fallait réellement la connaître sur le bout des doigts pour déceler un de ses mensonges, ou une de ses manipulations. Celles-ci étaient rares, malgré tout. En général, elle n’aimait pas profiter des autres. Elle laissait le contrôle de cet art à son meilleur ennemi, qui se tenait devant elle.
Elle continua, du même ton innocent, et dont l’ironie était si peu perceptible, si bien maîtrisée, qu’elle était certaine que la jeune Erin prendrait ses paroles comme une vérité absolue, de véritables conseils qui se dispensaient d’expérience personnelle.

« Pardonnes ce manque de prévention de la part de mes camarades et moi-même. Ce fut tout de même un plaisir de te parler. Peut-être nous verrons nous plus tard, mais j’ai à faire, bonne journée. »

Elle leva sa pochette de dessin en guise de justification, et tourna les talons aussitôt sans laisser, ni à l’un ni à l’autre, le temps de réagir. Elle ne savait que trop bien ce que serait le prochain mouvement d’Erin. La petite nouvelle serait terriblement mal à l’aise, tordrait ses mains encore plus qu’elle ne le faisait, conquise par le charme du beau garçon, jetterait un coup d’œil dans la direction d’Anastasia, qui s’éloignait, et puis baisserait la tête en attendant que Danslav prenne la parole, gênée.
Un nouvel aplomb s’emparait d’elle. La perspective d’avoir mis un caillou dans un des rouages de la machination savante du bel étudiant, consistant à enchaîner les amours passagères, la rendait plus légère.




Dernière édition par Anastasia E. Droskaïa le Mer 10 Nov - 15:57, édité 3 fois
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Danslav O. Armanski
Danslav O. Armanski
PARCHEMINS : 257
DATE D'INSCRIPTION : 08/11/2010

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` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia _
MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyMer 10 Nov - 12:31

Imaginer qu’Anastasia allait passer sa route sans se soucier de lui aurait été stupide. Même si l’attention ne se résumait qu’à un regard dédaigneux, il pouvait être sûr d’une chose : la petite blonde qu’il avait tenté de séduire et qui s’avançait à présent dans le couloir, démarche fière et assurée, regard braqué droit devant elle, n’était pas du genre à se laisser faire, ni même à passer l’éponge. Il paierait pour son affront, même s’il lui avait rendu sa fichue bague… Certes, il avait peut-être un peu trop attendu pour la lui restituer, le ressentit venait surement de là mais sur le coup, il n’avait pas été capable de résister à l’envie de l’agacer, de la faire sortir de ses gonds. Il avait toujours eut un peu de ce romantisme masochiste qui consistait à penser qu’une fille en colère était plus belle, plus impulsive et naturelle. Plus attirante encore, en somme. Évidemment, les choses n’avaient pas exactement tourné comme il l’espérait et il avait depuis longtemps fait une croix sur Anastasia. La haine était pure, du moins de son côté et il avait l’intime conviction qu’elle tenterait tous les coups bas imaginables pour être sûre et certaine que ce dégoût devienne réciproque.

Elle pouvait s’accrocher pour ça, cependant. Danslav n’était pas vraiment rancunier, surtout pas sur ce terrain là. Si elle voulait lui rendre la monnaie de sa pièce pour le vol : très bien, qu’elle le fasse. Ils serraient quitte et pourraient avancer parce que clairement, attendre patiemment qu’elle daigne lâcher un ragnarok sur lui n’était pas vraiment ce qu’il avait en tête. Mais malgré cette résignation quant au fait qu’il n’échapperait pas, un jour ou l’autre, à la vengeance de la blonde, il craignait qu’elle mette en place quelque chose de trop… fastueux. Œil pour œil, dent pour dent, c’était bien joli mais premièrement, cela ne laissait que deux imbéciles borgnes et édentés et ensuite, c’était un peu déloyal compte tenu des pouvoirs de la demoiselle. Si elle se mettait en tête de faire léviter le canaliseur de Danslav et de le jeter dans le lac ou bien la forêt, ça allait être une autre histoire qu’une simple bague volée pour quelques heures.

Quand elle fut suffisamment près, il remarqua avec que sans même y réfléchir, il s’était un peu tourné vers elle. Il préférait lui faire face. L’attitude était défensive et bien trop animal pour être réellement analyser mais il savait très bien que tourner le dos à quelqu’un comme Anastasia, quelqu’un qui avait une dent contre lui, n’aurait été rien de moins que de lui facilité la tâche. Autant se prendre les coups de plein fouet, c’était plus honorable et surtout plus facile à encaisser. Pour une fois, il ne fuyait pas… Dieu sait ce qu’elle aurait pu dire à la petite première année s’il avait filé. Elle s’était elle aussi retournée vers la blonde et au sourire qu’elles échangèrent, il sut qu’il était plus mal que ce qu’il avait envisagé : elles se connaissaient. Il avait craint les commérages en cas de fuite, il n’allait pas être déçu car visiblement, sa présence ne gênait aucunement Anastasia pour déblatérer :
    « Erin… Quel plaisir de te revoir. Dommage que ce soit en si mauvaise compagnie, mais après tout, on ne t’a peut-être pas informé des dangers de l’école. On aurait du te prévenir que si tu ne voulais pas devenir une simple poupée pour prédateurs, il ne fallait pas fréquenter Danslav. »
Il tiqua légèrement, mais ne fit rien d’autre que d’adresser un sourire particulièrement faux à la jeune femme. Elle avait osé. Garce. Le changement d’attitude fut immédiat et la dénommée Erin –dont il avait jusqu’alors ignoré le prénom, il devait au moins ça à la blonde- faisait des aller-retours entre les deux, son regard passant du sourire faux de Danslav à celui satisfait d’Anastasia. Elle voulait visiblement croire ce qu’on venait de lui dire, c’était donc mort, il ne l’approcherait plus. Il avait comprit une chose : les filles d’apparences douces et calmes, gentilles au possible, qui venaient vers lui en toute connaissance de cause n’avaient qu’une idée en tête : le changer. Le rendre fidèle, amoureux, l’embrigader dans une relation stable et sérieuse pour lui prouver que oui, l’amour c’était bien mieux quand ça durait. Conneries. Premièrement, il n’était pas malade, il n’avait pas besoin d’un bataillon de gamines atteintes plus ou moins gravement du syndrome de l’infirmière. Deuxièmement, il était bien trop jeune pour qu’on lui passe une corde au cou aussi facilement. Il venait de se libérer de son père, ce n’était pas pour se trouver tout de suite un autre tyran. Troisièmement, s’il se lassait si vite des filles avec qui il fricotait, il ne fallait pas être dupe : à moins d’une force de caractère sans pareil, celle qui se mettrait en tête de le calmer n’aurait aucun succès.


Il fut tiré de son plan d’évasion, de salvation même, par la blondinette qui reprit :
    « Pardonnes ce manque de prévention de la part de mes camarades et moi-même. Ce fut tout de même un plaisir de te parler. Peut-être nous verrons nous plus tard, mais j’ai à faire, bonne journée. »
Quand il claqua sa langue contre son palet, elle avait déjà filé, descendant le couloir avec sa pochette à dessin à la main. Garce, elle ne l’emporterait pas au paradis. Il avait été suffisamment intelligent pour comprendre qu’elle voulait une revanche et pour se mettre en tête de la laisser faire, une bonne fois pour toute, mais merde à la fin. C’était tellement plus drôle de la provoquer, peu importe les coups qu’il prendrait en retour… Elle venait simplement de donner le coup de départ de la journée.

Il s’excusa vaguement au près de la gosse, prétextant autre chose à faire lui aussi. De toute façon, pas besoin de gants : elle l’éviterait quand même comme la peste et si elle ne le faisait pas, ça serait à lui de fuir. Il se congédia lui-même et parti dans la même direction que la blonde, la suivant l’air de rien. Elle passa un tournant, le couloir prenant un angle et il en fit de même. Une fois dissimulée à la vue d’Erin, il accéléra, utilisant cette vitesse qui était particulière à ceux de sa classe, aux animaux, et il se planta bientôt devant Anastasia, enfonça ses mains dans ses poches et affichant une désinvolture qu’il savait agaçante :
    « Tu avais vraiment besoin de lui faire peur comme ça ? Quand même, tu sais très bien que c’est faux… Certes, je m’amuse un peu, mais de là à faire de mes conquêtes des ‘poupées’… c’est un peu exagéré, je suis un amant respectueux et galant, tu devrais le savoir… »
Il marqua une pause et afficha un sourire mauvais, ayant préparé la fin de son intervention. Il s’approcha d’un pas, tendant ses épaules pour la surplomber, ignorant la douleur que lui infligeait une courbature causée par l’entrainement de la veille et lâcha dans un souffle très bas, à peine plus qu’un murmure qui alla s’écraser contre la peau d’albâtre de l’adolescente.
    « Mais après tout, non… comment le saurais-tu ? Mon comportement, c’est juste une excuse que tu brandis parce que tu as peur, n’est-ce-pas Nasty ? »
Son sourire se fit plus froid encore, plus sarcastique et cruel. Il jouait une carte assez puérile mais après tout, elle avait commencé avec les gamineries. La traiter ouvertement de gosse prude n’était sans doute pas très malin mais il n’était plus à ça près. Il avait enchaîné les conneries avec elle, il aurait sans doute mieux fait de laisser tomber en réalisant la harpie qu’elle été devenue en réalisant pour sa bague. Il baissa les yeux un instant, remarquant que le bijou était toujours là et il se demanda si cette petite chose aurait la force de le soulever de terre et de l’envoyer contre le mur de pierre le plus proche. Sans doute, s’il parvenait à la foutre suffisamment en rogne… Et là, ça deviendrait amusant… Si Danslav elle pouvait l’attraper, Foks en revanche elle pouvait toujours courir… S’il se transformait, elle ne l’aurait jamais.

En attendant, il supputait, cherchant à prévoir sa réaction mais sachant à l’avance que ça allait faire mal. Pour son plus grand plaisir, de toute façon.
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Anastasia E. Droskaïa
Anastasia E. Droskaïa
PARCHEMINS : 115
DATE D'INSCRIPTION : 02/11/2010
ÂGE : 32

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` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia _
MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyMer 10 Nov - 18:00




C’était prévisible. Elle ne connaissait peut-être pas Danslav aussi bien que s’ils avaient passé une vie ensemble, mais elle avait beaucoup deviné, étant de nature très observatrice et intuitive. Préférant rester en retrait, hors de portée, pour examiner l’éventail de réactions possibles chez ses interlocuteurs, elle avait fini par se faire un portrait de cet agaçant personnage, qui tenait relativement bien la route. En tout cas, elle avait prévu qu’il allait la suivre. Les bruits de pas derrière elle, quoique discrets, s’entendaient dans le couloir, et indiquaient son allure, plutôt tranquille, mais qui n’allait pas tarder à s’accélérer. Du moins pas tant qu’il serait toujours dans le champ de vision de la gamine qu’il allait failli traumatiser. Quel goujat, d’ailleurs. Il n’avait même pas essayé de démentir les propos qu’avait servis Anastasia, et se lançait immédiatement à sa poursuite. Il confirmait lui-même les dires de la jolie blonde, sans même se préoccuper de ce qu’allait ressentir Erin s’il la laissait en plain avec ce genre de déclaration. Décidément, la considération que Danslav accordait aux êtres humains autre que lui était bien mince. Mais rien de nouveau à Magiya. Rien de plus qu’Anastasia ne sache déjà.

Pour l’heure, elle avait eu raison. En tournant à l’angle d’un couloir, ils avaient disparu de la vue de la première année, et s’étaient engagés dans un long couloir mitoyen au Hall. Les pas se rapprochèrent, et la rattrapèrent bien vite, une fois cet obstacle passé. Elle allait en avoir pour son compte, et à vrai dire, l’idée d’une joute verbale n’était pas pour lui déplaire. Elle saurait se contrôler pour ne pas l’envoyer valser par une des fenêtres s’il allait trop loin. Du moins, elle l’espérait. L’école lui plaisait, c’aurait été dommage d’en être exclue pour un incident de ce genre.
Danslav se planta devant elle, dans une posture faussement nonchalante, qui agacerait n’importe quel être humain. Franchement horripilant. Anastasia s’arrêta, et se contenta d’hausser un sourcil, feignant aussi une indifférence totale.

Mais l’interférence était là. Ils étaient tous les deux dans une optique je-m’en-foutiste, et pourtant, ils restaient là sans réellement avoir envie de tourner les talons, comme le feraient deux personnes réellement engagées dans une relation indifférente.

« Tu avais vraiment besoin de lui faire peur comme ça ? Quand même, tu sais très bien que c’est faux… Certes, je m’amuse un peu, mais de là à faire de mes conquêtes des ‘poupées’… c’est un peu exagéré, je suis un amant respectueux et galant, tu devrais le savoir… »

Anastasia dut se retenir pour ne pas soupirer ou lever les yeux au ciel. Non, elle ne le savait pas, et elle s’estimait chanceuse. Si à l’époque, elle avait pu être assez idiote pour songer que c’était une bonne idée d’avoir une relation de ce genre avec Danslav, il l’avait fait changer d’avis, et cela avait renforcé sa sécurité. Stupide, elle avait été. Son canalisateur devait rester à son doigt, et ne jamais le quitter. La seule fois où la chose impensable s’était produite, était quand le jeune homme lui avait pris. Et cela ne se reproduirait jamais. Il allait payer. Tout était une question de temps, et de façon de faire. Elle ne voulait pas de contenter d’une simple petite revanche du dimanche. Non. Cela allait être bien plus insidieux, presque jusqu’à lui faire oublier, puis elle reviendrait à la charge. Et frapperait fort. Elle savait qu’elle y arriverait.

Et puis, elle n’avait pas fait peur à Erin, elle l’avait juste prévenu. C’était son droit de continuer –bien qu’elle doutât fortement qu’elle le fasse– mais au moins, elle savait à quoi s’en tenir. Un amant respectueux… Bien sûr, et Anastasia était l’impératrice de Russie. L’inconstance de Danslav pouvait peut-être passer à ses propres yeux pour de l’innocence, après tout, ce n’était pas sa faute s’il ne tombait pas amoureux sur le long terme, n’est-ce pas ? Mais aux yeux du reste du monde, c’était tout autre chose. Il savait pertinemment que cela ne durerait jamais, et prenait aux pièges les jouvencelles les plus faciles. Et avec son physique, sa façon d’être, il était dur de lui résister. Même les plus farouches finissaient par lui succomber, même en parfaite connaissance de cause. Réellement exaspérant.

« Mais après tout, non… comment le saurais-tu ? Mon comportement, c’est juste une excuse que tu brandis parce que tu as peur, n’est-ce-pas Nasty ? »

Si elle n’avait pas voulu tant jouer la carte de l’indifférence, la jolie blonde s’en serait étouffée d’indignation. Soit c’était une hallucination totale, soit il insinuait qu’elle était prude et effarouchée, et que c’était la seule raison qui faisait qu’elle ne voulait pas atterrir dans ses bras comme les parfaites mijaurées de l’école. Mais elle resta impassible. S’il pensait réellement l’atteindre avec ce genre de répliques dénuées de tout fondement et d’imagination, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Anastasia n’était pas une des potiches qu’il pouvait manipuler à sa guise. Il ne l’avait peut-être pas encore remarqué, mais c’était pourtant comme ça.
Peur, ça c'était la meilleure. Et puis ce surnom qu'il avait la manie de lui donner... Elle avait songé à l'appeler Jerk, mais il était vrai que cela sonnait beaucoup moins bien. Elle le gardait donc pour ses propres instants d'agaçement personnels, qui étaient malheureusement, courants, lorsqu'elle le voyait. Et c'était certainement ça le plus désespérant dans toute l'histoire. Elle n'arrivait pas à se ficher royalement de l'individu arrogant.

Le contrôle de ses pensées était important. C'était certainement pour ça, que plus elle pensait au petit coq qu'était Danslav, plus elle s'agaçait, et plus elle s'agaçait, plus elle s'en voulait à elle-même, car c'était aussi montrer qu'elle y accordait une quelconque importance. Un cercle vicieux.

« Peur ? De quoi devrais-je avoir peur ? J’ai encore assez de jugeote pour ne pas terminer comme elles, je crois. Je mérite mieux qu’un pseudo amant d’une nuit qui me ferait sentir, le jour venu, comme une moins que rien. Et j’en ai croisé quelques-unes, crois moi. Désespérant. »

Elle essayait de nier, le plus souvent possible, avoir eu un jour envie de quelque chose avec lui. C’était quelque chose qu’elle aurait préféré n’avoir jamais voulu, et elle le démentait en bloc parce que c’était plus facile pour son ego, et aussi pour pouvoir le mépriser sans éprouver de remords. Une échappatoire comme une autre. Mais après tout, elle avait déjà échappé au pire. Elle n’était pas devenue une vieille chaussette de la collection de Danslav, c’était déjà une bonne chose que de pouvoir s’en vanter. Beaucoup d’autres ne pouvaient pas en dire autant.
Tout en croisant les bras sur sa poitrine dans un geste négligé, Anastasia reprit, d’une voix légèrement froide, mais où on sentait poindre une lassitude presque feinte :

« D’ailleurs, on peut se demander ce qui est le plus désespérant. Te succomber, ou que toi, tu ne saches pas succomber. »

Il était vrai que voir défiler une troupe de filles blessées dans leur égo par le même garçon, avait quelque chose de terriblement blasant. Mais la jolie blonde s’était résignée. Tellement, en fait, que la question qu’elle avait sous-entendue dans sa réplique avait commencé à la turlupiner, quelques temps auparavant. Il était, certes, triste, de servir de jouet à un grand consommateur, mais peut-être était-il encore plus triste d’être le consommateur en question. De ne jamais rien trouver quoi que ce soit qui lui convienne. D’être un simple joueur continu parce qu’il n’avait pas la bonne carte en main.
Heureusement, au même titre qu’Erin, Danslav ne saurait sans doute pas percevoir l’intérêt qu’elle y portait malgré elle. Etant passée maître dans l’art de la dissimulation, et du camouflage de tons et d’émotions, il était particulièrement ardu de distinguer le faux du vrai de ce qu’elle daignait montrer.


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Danslav O. Armanski
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyMer 10 Nov - 19:36

S’il y avait bien une chose qu’il avait apprit au fil des confrontations avec la jeune femme, c’est que même s’ils ne le reconnaissaient pas, ils étaient fais du même bois. Deux têtes de mules au caractère bien trempé, se targuant d’un s’en-foutisme total et sans borne mais préférant sans doute brûler en enfer que de concéder la victoire à l’autre. Bien entendu, il se serait bien excusé pour la bague, ce n’était pas quelque chose à faire que de voler un canaliseur, il en était conscient. Il se serait bien excusé et serait bien revenu à la charge pour s’attirer les bonnes grâces de la demoiselle même en sachant que cela lui reviendrait sans doute dans les dents mais une chose l’en empêchait. Ce n’était pas sa fierté qui allait sans doute en souffrir, non. Ce n’était pas non plus le fait qu’elle s’en servirait sans doute contre lui… C’était juste l’idée de lui laisser la victoire qui le rendait malade. Elle ne la méritait pas… pas encore. Elle jouait mais à demi. C’était bien gentil de vouloir lui faire payer son affront, il trouvait ça presque mignon. Oui, mignon était le mot. C’était gentillet. Clairement, son intervention face à Erin –ou peu importe son prénom- n’empêcherait pas Danslav de dormir. Pas quand il voyait qu’elle avait le potentiel de faire bien plus mal. Plus que la peur de se faire brûler les ailes face à cette demoiselle, c’était la frustration de la voir se ménager comme ça qui l’agaçait au plus haut point. En fait, il avait presque envie de la secouer, de plaquer ses mains sur les épaules frêles d’Anastasia et de lui faire prendre conscience de cette force qu’elle avait en elle. Manipulatrice, oui… mais plus que la simple gamine menteuse qu’elle se contentait d’être pour l’instant.

Et c’était justement parce qu’il se vantait presque d’avoir comprit mieux que les autres qui elle était qu’il ne fut pas réellement surprit du fait qu’elle ne bouge pas. Elle n’avait même pas cillé, préférant le fixer et lâcher d’une voix sarcastique qu’il commençait à bien connaître maintenant :
    « Peur ? De quoi devrais-je avoir peur ? J’ai encore assez de jugeote pour ne pas terminer comme elles, je crois. Je mérite mieux qu’un pseudo amant d’une nuit qui me ferait sentir, le jour venu, comme une moins que rien. Et j’en ai croisé quelques-unes, crois moi. Désespérant. »
Il manqua de rire. Franchement. Sans l’épisode de la bague, s’il n’avait pas joué avec le feu en cherchant à l’agacer un peu, il aurait eu sans difficulté la jolie Anastasia. Cela pouvait sembler prétentieux mais il en était persuadé. S’il n’avait pas joué au con, ça ne se serait pas passé comme ça et elle ne jouerait pas les tsarines à se vanter d’être intouchable… Avant qu’il ne puisse trouver une manière à peu près élégante de mettre ce fait en lumière, elle avait reprit, renchérissant sur la dernière idée amenée :
    « D’ailleurs, on peut se demander ce qui est le plus désespérant. Te succomber, ou que toi, tu ne saches pas succomber. »
Il la regarda alors qu’elle prenait une attitude faussement nonchalante, désinvolte. Il n’était pas stupide, il agissait de la sorte lui aussi. Bras croisé était égal à position défensive. Il était incapable de déterminer si c’était par mal aise ou crainte d’une attaque, mais une chose était sur, elle était sur ses gardes, de la même façon que lui quelque instants plus tôt, quand il l’avait vu débouler au bout du couloir.
    « Allons-y à la psychologie de comptoir, veux-tu ? Elles tombent parce qu’elles veulent un peu de bon temps et que, sans même me vanter, je peux affirmer que je ne suis vraiment pas le pire qu’elles puissent trouver dans cette école. Elles se laissent faire en connaissance de cause parce que ce n’est pas un crime. La preuve, mademoiselle la fine analyste, c’est que tu t’es approchée, l’an dernier. Après, bien entendu, il y a les filles en mal d’affection qui me prennent sans doute pour plus que je ne suis. Je ne promets rien à personne, jamais, elles se font leur petit film, intervient juste la réalité… »
Il marqua une pause, retournant du bout des doigts son canaliseur, au fond de sa poche. Il aurait dû être fatigué d’expliquer ça à tout le monde, mais en fin de compte, il ne pouvait pas en vouloir aux gens de ne pas comprendre automatiquement, la logique était décalée, tordue… Malsaine presque.
    « Ensuite, pour mon cas… Quel intérêt ai-je à accorder plus d’attention que ça à une fille qui s’allonge sans attendre ? Franchement, c’est peut-être immonde mais si elles sont aussi faciles, ce n’est pas mon problème, je serais juste bête de m’en priver… Et puis, succomber implique de trouver quelqu’un qui en vaille la peine à mes yeux. Pour le moment, même Magiya ne renferme pas ce genre de trésor… Oh et puis n’agit pas comme si je les martyrisais, comme si j’étais un monstre, tu n’es pas passé dans mes bras, tu ne sais pas comment je me comporte… »
Il se retint de demander « et puis d’abord, qu’est-ce-que tu en as à foutre, sérieusement ? ». La réponse ne l’intéressait pas. Si Anastasia voulait trouver son talon d’Achille, un moyen de le foutre à terre pour obtenir sa petite vengeance, il fallait qu’elle cherche ailleurs. Il n’accordait pas d’importance à ça, aux gens d’une manière générale. Il avait apprit avec son père que tout s’achetait, les humains en premier, et même s’il ne respectait pas cette façon de faire, force était de constater que son géniteur n’avait pas tord. Il avait depuis bien longtemps oublié son estime vis-à-vis de ses pairs et préférait grandement ne rien devoir à personne. Bien entendu, il avait des amis et il multipliait les aventures mais ce n’était pas comme s’il avait confiance en quiconque. C’était une façade, il était bien seul en réalité. Et en un sens, cela lui convenait parfaitement. Si la blonde voulait le toucher correctement, elle devrait s’y prendre autrement…

Il songea un instant que ce n’était pas totalement faux, que si elle commençait à aller sur le terrain de Ninaskah ou bien encore sur l’accident avec Alïosha, il risquait fortement de rapidement perdre patience et de la ramener sur terre. Mais il n’y avait aucune raison qu’elle le face, elle n’était pas au courant pour tout ça, elle ignorait l’existence de sa sœur et ne savait pas pour ce qu’il s’était passé durant l’été 2008, de la même façon que personne dans cette école ne devait le savoir. C’était son passé, ça n’avait pas de place ici.

En attendant, il voulait que la blonde sorte de son carcan. Elle l’avait dérangé, lui cassant un plan, alors tant qu’à faire, elle allait s’énerver et le distraire. Il était presque même certain de savoir comment faire pour qu’elle sorte les griffes :
    « Et ne mens pas… la seule chose qui t’agace plus que moi, c’est le fait que tu aies envie de moi… »

Il haussa les sourcils et mordit rapidement sa lèvre inférieure, se retenant de rire. Il restait sur ses gardes, près à se transformer s’il la voyait triturer sa bague, mais il était profondément amusé et n’attendait qu’une chose : l’éclat de colère et d’agacement qui allait la secouer.
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Anastasia E. Droskaïa
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyJeu 11 Nov - 0:05



Il ne tarda pas à répondre, en prenant cet air si caractéristique de sa personne imbue, qui signifiait qu’il allait répondre à ses attaques avec le même esprit de filiation, logique et implacable, en essayant de se justifier et de démonter ses arguments un à un. Encore quelque chose qui aurait pu être intéressant, si Anastasia avait été décidée à l’écouter. Elle avait choisi de lui vouer un mépris sans vergogne, et tous les bons arguments qu’il pourrait lui servir, les meilleurs du monde, ne pourraient pas suffire à raviver l’estime qu’elle avait eue pour lui, l’espace d’un instant, l’année dernière. Elle savait qu’il ne s’offusquerait pas, et qu’une paix leur serait profitable à tous les deux. Mais elle en était incapable, elle avait besoin de cette explosion, de ces sentiments de rage et de colère enfouis, inextricables.
Quoiqu’il en soit, elle écouta son speech d’une oreille désintéressée, vaguement concernée.

« Allons-y à la psychologie de comptoir, veux-tu ? Elles tombent, parce qu’elles veulent un peu de bon temps, et sans même me vanter, je peux affirmer que je ne suis vraiment pas le pire qu’elles puissent trouver dans cette école. Elles se laissent faire en connaissance de cause parce que ce n’est pas un crime. La preuve, mademoiselle la fine analyste, c’est que tu t’es approchée, l’an dernier. Après, bien entendu, il y a les filles en mal d’affection qui me prennent sans doute pour plus que je ne suis. Je ne promets rien à personne, jamais, elles se font leur petit film, intervient juste la réalité… »

Anastasia dût franchement résister à l’envie de lever les yeux au ciel. Il était exaspérant. Au point qu’elle avait envie de se taper la tête contre les murs. Au lieu de ça, elle se décala légèrement sur le côté pour entrer en contact avec le mur et s’y appuyer. Si elle devait supporter ça encore longtemps, au moins, elle aurait un appui. Non mais franchement. La jeune femme lui accordait de bon cœur un certain charme. On pouvait difficilement le nier, certes. Mais de là à dire qu’il était la cible préférée des demoiselles en mal d’amour de cette école, il y avait une marge. On pouvait citer des noms, tout de même. Pas sur le coup, bien sûr, mais en y réfléchissant quelques secondes, c’était largement faisable.

Mais elle le laissa continuer, sans dire un mot, parfaitement consciente qu’il allait continuer, et qu’elle allait pouvoir exprimer le fond de sa pensée plus tard. Il ne manquerait pas de lui donner encore plus de possibilités, elle en était certaine. Avec le nombre de bêtises qu’il pouvait débiter à la minute, il n’y avait pratiquement aucun risque que ce ne soit pas le cas.

« Ensuite, pour mon cas… Quel intérêt ais-je à accorder plus d’attention que ça à une fille qui s’allonge sans attendre ? Franchement, c’est peut-être immonde, mais si elles sont aussi faciles, ce n’est pas mon problème, je serais juste bête de m’en priver… Et puis, succomber implique de trouver quelqu’un qui en vaille la peine à mes yeux. Pour le moment, même Magiya ne renferme pas ce genre de trésor… Oh et puis n’agit pas comme si je les martyrisais, comme si j’étais un monstre, tu n’es pas passé dans mes bras, tu ne sais pas comment je me comporte… »

Le ton devenait un tantinet plus sérieux, et la concentration d’Anastasia sur la conversation s’en retrouva plus accrue. Elle lui accordait qu’il n’y avait plus aucun challenge dans la séduction si on cédait tout de suite, elle-même ne trouvait aucun intérêt aux relations faciles, et elle pouvait comprendre le fait qu’il ne tombât pas amoureux, mais tout de même. Il y avait un gouffre entre les laisser croire qu’il y avait quelque chose de possible, et être honnête. Après tout, il était totalement libre de faire ce qu’il voulait. Anastasia n’était pas sa mère, et elle n’avait aucune influence sur lui. Seulement, elle trouvait cela bien peu moral de briser des cœurs à la pelle, en parfaite connaissance de cause. Elle ne le traitait pas de monstre. Du moins sur ses relations. Juste d’inconscient. Il aurait fallu qu’il le comprenne, et qu’il essaie de faire en sorte de s’améliorer légèrement. Mais bien sûr, avec Danslav pour interlocuteur, autant demander la lune !

Certes, elle avait été préservée de la malchance de passer dans ses bras. Mais il semblait être persuadé que ça se serait passé comme ça, s’il n’avait pas tout fichu en l’air en dérobant sa bague. En vérité, elle-même ne savait pas. Evidemment, elle n’aurait pas atterri dans son lit, tout de suite en un claquement de doigt. Même si cela lui arracherait la bouche de l’admettre, elle avait été attirée par le jeune homme. Cependant, cela ne faisait pas d’elle une fille facile, loin de là, et il aurait fallu gagner sa confiance pour aller dans cette nature de relations. Il avait ruiné toutes ses chances avant même d’avoir pû entamer une liaison purement normale, alors pour aller plus loin… Il se serait sûrement servi d’elle, aurait attendu un peu qu’elle succombe, et au bout d’un moment, elle l’aurait sûrement fait. Car il n’y avait pas de raison de se méfier de quelqu’un qui se présentait comme un garçon absolument honnête. Maintenant elle savait à quoi s’en tenir.

Un silence de quelques secondes s’installa, et Anastasia se redressa un peu, pensant qu’il en avait enfin terminé, et qu’elle pouvait lui répondre correctement avec tous les éléments en main. Mais visiblement il n’en avait pas terminé, puisqu’il rouvrit la bouche, et continua, d’un ton goguenard :

« Et ne mens pas, la seule chose qui t’agace plus que moi, c’est que tu aies envie de moi… »

La jeune femme resta interdite quelques instants. De stupeur, ses bras s’affaissèrent, sans se décroiser pour autant, mais elle eut l’impression qu’ils tombaient tout simplement au sol, tellement le choc était important. Perdue quelque part entre l’indignation et la surprise, elle ne put retenir un hoquet de stupeur d’un quart de seconde, qui se transforma presque automatiquement en éclat de rire. Presque incontrôlable, il avait pris possession de tout son corps. C’était nerveux, et elle essaya vaguement de se calmer, mais l’énormité que Danslav venait de sortir était tellement risible qu’elle eut du mal à s’arrêter. D’ailleurs, il devait plaisanter, pour dire une chose pareille. Il ne pouvait quand même pas sérieusement penser ce qu’il disait ?
Anastasia releva la tête, tout en se mordant la lèvre pour atténuer un peu son fou rire, s’attendant à trouver la même expression rieuse chez son interlocuteur, lui prouvant ainsi qu’il se fichait réellement d’elle, et qu’il ne pensait pas décemment qu’elle pouvait avoir envie d’être une de ses conquêtes d’une nuit, qu’il ne se considérait pas à ce point comme irrésistible.

Mais il avait juste levé un sourcil, gardant ce léger sourire en coin. Presque instantanément, la jolie blonde cessa de rire pour retrouver une expression neutre au possible, quoiqu’un peu amusée.

« Oh mon dieu, tu es sérieux. »

Elle tenta de se recomposer une expression maîtrisée, mais elle était consciente du fait qu’un reste d’éclat de rire illuminait encore son visage. La jolie blonde ne prit pas la peine de le dissimuler réellement, et répondit presque du tac au tac, prenant uniquement le temps d’inspirer profondément, avant de reprendre la parole le plus calmement possible.

« Bien. Alors enlève-toi tout de suite cette idée de la tête, trésor. J’aurais peut-être fini par m’attacher à toi et me laisser faire, mais grâce à toi, ce temps est révolu. Je te remercie. Mais saches tout de même que non, je ne suis pas une fille facile, je ne me pâmerai pas à tes pieds. »

A présent, elle avait réussi à retrouver son sérieux. Elle appuyait chaque mot en dardant son regard saphir dans les yeux de Danslav, et parlait calmement. Elle était réellement dans un de ses bons jours. Décidément, dormir sans faire de cauchemars avait un impact merveilleux sur son humeur, et sa façon de réagir aux choses. On avait souvent taxé sa façon d’être de « compliquée », mais sa psychologue avait diagnostiqué, déjà, des troubles de la personnalité. Elle était déchirée dans toutes sortes de direction. Il était dur d’essayer de se rappeler de son passé, de vivre dans le présent, et d’entrevoir le futur. Surtout pour elle. Mais ça, peu de personne étaient assez proches d’elles pour le savoir, et encore moins de le comprendre. Elle était désillusionnée, et seule face à tout ça.

Assez mâture pour ne pas tomber dans tous les pièges possibles tendus par les beaux garçons de Magiya.

« Quant à ta monstruosité… Non. Je ne te traite pas de monstre. Je dis juste que tu devrais prévenir avant. Ca éviterait bien des traînées de sang, coulant des cœurs que tu brises, dans les couloirs de Magiya. Beaucoup sont fragiles et désorientées. Elles succombent, non pas parce qu’elles veulent du bon temps, pour la plupart, mais parce que tu représente quelque chose. Un lien, tout simplement. Le fait qu’elles peuvent ne plus être seules. »

Elle se surprit elle-même d’être capable de parler avec tant de calme. On sentait bien la rancœur dans son ton, lorsqu’elle en venait à parler des pauvres filles qui s’étaient faites avoir, mais tout de même. Il n’y avait aucun éclat de colère, ou de rage latente. Impressionnant. Cela exploserait certainement plus tard dans la journée, car comme à chaque fois qu’Anastasia restait plutôt facile à vivre pendant quelques temps, la crise qui s’annonçait allait être encore plus difficile à supporter pour ceux qui en feraient les frais. C’était facile si c’était Danslav, au point où elle en était. Mais elle avait également des personnes à épargner.


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Danslav O. Armanski
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyJeu 11 Nov - 2:02

Elle se mit à rire. Il aurait fait taire n’importe qui d’autre qu’elle, mais après tout, il avait appuyé exprès à cet endroit. Certes, la réaction le surprenait un peu, il aurait sans doute préféré, pour son orgueil, qu’elle se défende de manière vindicative, lui prouvant par la même qu’il avait un peu raison, mais il ne pouvait pas en vouloir à Anastasia. Il avait joué cette carte en prenant le risque de se faire couper l’herbe sous le pied, voila qui était fait et clairement, il n’y avait pas mort d’homme.

Alors il la laissa rire, remarquant sans vraiment le vouloir que c’était sans doute la première fois qu’il la voyait aussi légère et enjouée. Soit, si ça passait par lui étant ridicule… C’était au moins bon à savoir, c’était déjà ça de prit. Elle parvint finalement à se calmer mais visiblement, ce n’était pas simple. Son hilarité, ce son cristallin qui sortait de sa bouche et emplissait le couloir semblait difficile à contrôler et il fut un peu déstabilisé qu’elle s’arrête. Comme un bruit de fond qui soudain s’arrête et vous laisse pantois, comme quelque chose d’un peu gênant auquel on s’habitue et qui finalement manque en disparaissant.
    « Oh mon dieu, tu es sérieux. »
Il se garda bien de rétorquer que non, il n’était pas totalement sérieux. Bien entendu, une part de lui-même jurait que c’était en quelque sorte la vérité puisqu’à un moment donné elle avait bien voulut de lui, mais il préférait qu’elle continue à penser qu’elle avait le dessus, qu’elle menait le rapport de force. Elle ne serait que plus facile à faire descendre sur terre si elle se pensait toute puissante, si elle le pensait niais et bercé par l’illusion qu’elle et toutes les autres étaient prête à se jeter dans ses bras à la première occasion. Et puis, il ne tenait pas non plus à ce qu’elle se départisse de cette expression, de ce sourire qu’elle n’arrivait pas à masquer. Son amusement atteignait ses yeux, les rendant presque pétillant de malice, tant qu’il était évident qu’elle ne riait pas assez, il ne l’avait à vrai dire jamais vu ainsi et il lui trouvait un certain charme, même si elle se foutait ouvertement de lui.

Il secoua imperceptiblement la tête, chassant cette pensée. Il ne fallait pas. Jamais. Pas d’attirance de ce genre, pas pour une fille qu’il ne pouvait pas avoir, il connaissait la règle. Il se l’était imposé en observant le monde, en regardant les hommes évolués. Plus la fille était hors de porté, plus ils s’attachaient et écrasaient… Hors de question qu’il ne serait-ce qu’envisage de donner ce genre de pouvoir à Anastasia, dieu seul savait ce qu’elle pourrait en faire le cas échéant. Alors certes, elle était jolie, trop même et bien sûr, il aurait été malhonnête de dire que son caractère de teigne incontrôlable amusait et plaisait au garçon, mais ça s’arrêtait là. Il avait eut sa chance, il ne pourrait jamais la supporter et heureusement : c’était plus que réciproque. Elle le confirma d’ailleurs :
    « Bien. Alors enlève-toi tout de suite cette idée de la tête, trésor. J’aurais peut-être fini par m’attacher à toi et me laisser faire, mais grâce à toi, ce temps est révolu. Je te remercie. Mais saches tout de même que non, je ne suis pas une fille facile, je ne me pâmerai pas à tes pieds. »
Bien. Parfait même. Cela simplifiait la tâche pour tout le monde. Blondinette ici présente était intrinsèquement d’accord avec lui : le fait qu’il lui vole sa bague avait été stupide sur le coup mais à la lumière présente, cela semblait parfaitement louable, comme action. Par Saint Cyrille, qui pouvait dire dans quel genre de pétrin il se trouverait aujourd’hui si jamais Anastasia était passée dans son lit. Pour sûr, elle ne se serait pas contenter du baratin habituel du libertin et contrairement à une fille vaguement haineuse cherchant à lui faire payer un emprunt plus ou moins légal, il serait à l’heure actuelle avec une furie blonde prête à lui arracher les yeux pour s’être moqué d’elle. Ou bien il aurait rangé ses griffes et aurait cessé ses conneries pour elle, c’était aussi une possibilité mais il ne préférait même pas y penser. Il jeta un coup d’œil à la blonde… Non, définitivement, les chances pour qu’elle soit celle capable de la calmer étaient bien maigres. Et de toute façon, il ne saurait jamais.
    « Quant à ta monstruosité… Non. Je ne te traite pas de monstre. Je dis juste que tu devrais prévenir avant. Ca éviterait bien des traînées de sang, coulant des cœurs que tu brises, dans les couloirs de Magiya. Beaucoup sont fragiles et désorientées. Elles succombent, non pas parce qu’elles veulent du bon temps, pour la plupart, mais parce que tu représente quelque chose. Un lien, tout simplement. Le fait qu’elles peuvent ne plus être seules. »
Il la dévisagea à nouveau, se retenant de lui faire remarquer qu'elle était peut-être un peu trop mélodramatique quand à l'histoire de sang versé et toutes ces bêtises pseudo-romantique. A la limite, il en avait fait pleuré, mais quand même, il ne fallait pas exagérer. Cependant, elle marquait un point, il n’avait pas vu les choses sous cet angle. Il n’avait jamais eut d’attaches réelles, dans sa vie précédente. Du moins si… il avait une sœur et il avait eut un meilleur ami, mais ça ne faisait pas lourd, pas suffisamment pour ne pas vouloir d’un nouveau départ comme celui que cet établissement offrait. Il n’avait jamais regretté le choix de venir ici, c’était sa place, sa maison, là où il pouvait être lui-même et non une pâle copie brimée par un père trop charismatique. Alors il n’avait jamais vu la possibilité que des gens ici aient du mal. Lui avait trouvé sa place immédiatement, il avait accepté ses pouvoirs, son destin… Seulement, il savait que ce n’était pas le cas de tout le monde. Jusqu’à présent, il n’avait pas fait la corrélation entre les deux. Anastasia avait raison, peut-être. Ca, il ne l’avouerait jamais bien entendu, mais l’hypothèse tenait relativement bien la route.

Il fixa un instant le sol, exterminant le peu de mauvaise conscience qu’elle avait réussit à faire surgir subitement. Il ne savait pas faire, pas du tout même. Il savait écouté mais il n’était pas bon pour réellement conseiller… Les ordres, il connaissait, les indications aussi, la marche à suivre était souvent celle qu’il préconisait. Mais l’empathie, la compassion, la pitié même… inconnue au répertoire. Il avait peut-être été touché une ou deux fois par des demoiselles larmoyantes et faibles, la vulnérabilité lui plaisait, mais pas dans le sens où il pouvait les aider, plus dans celui où il se savait capable de chasser les soucis pour une poignée d’heures… Ce n’était pas grand-chose mais ça résumait bien sa nature : il n’était pas vraiment capable de plus. Ou bien il n’avait jamais trouvé celle pour qui il voudrait réellement faire un effort, mais la réflexion commençait sérieusement à tourner en rond.

Il releva la tête et afficha un sourire inquisiteur, alors qu’il dardait son regard perçant sur la jeune femme. Nonchalamment, il vint se placer non loin d’elle, prenant à son tour appuie contre le mur mais y callant pour sa part ses deux omoplates. Finalement, il rompit le contact visuel et regarda droit devant lui en demandant :
    « C’est pour ça que tu es venue me voir, Anastasia ? Parce que tu te sentais seule ? Parce que je représentais quelque chose à tes yeux ? »
Il ne riait pas, n’était pas moqueur. Il avait juste le sourire un peu mal à l’aise de ceux qui savent qu’ils sont entrain de poser le doigt sur quelque chose de gênant. A vrai dire, il ne s’offusquerait pas si elle ne répondait pas mais cela le taraudait un peu. Qu’est-ce qu’elle avait voulu de lui, si elle se targuait de ne pas être facile ou naïve ? L’avait-elle apprécié, avait-il réellement foutu en l’air quelque chose ? Il ne regrettait pas grand-chose mais si c’était ça, s’il avait ruiné un semblant de confiance, il l’aurait mauvaise. Après tout, de ce qu’il avait observé, la jeune femme n’était pas du genre sociable et ouverte… Il fit taire la petite voix qui trottait dans sa tête en lui hurlant vindicativement de s’excuser. Et puis quoi encore, depuis quand Mademoiselle Rend-moi-ma-bague avait-elle ne serait-ce qu’une once de pouvoir sur lui ? Il se renfrogna un peu mais le ne montra pas, attendant patiemment sa réponse.
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` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia _
MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyLun 15 Nov - 23:50



Il resta un moment silencieux, et la jeune femme ne sut pas réellement comment interpréter cet instant de flottement, incertain, ce mutisme un peu gêné, comme si Danslav réfléchissait sérieusement à la question, et trouvait écho en les paroles d’Anastasia, ce qui était en soi impossible, puisqu’elle n’avait aucune espèce d’emprise sur lui. Il n’était pas cruel, un pauvre type qu’on aimait à détester. Il y en avait des pires que lui, dans l’école, certes. Du moins, à ce qu’elle savait. Cela dépassait un peu son champ d’action et d’expérience, à vrai dire. Elle n’avait jamais porté grand intérêt à ces libertins populaires, séducteurs sans vergogne, et manipulateurs au possible. Certes, il y avait pire. On ne pouvait pas décemment vouer un tel mépris à quelqu’un pour ce genre de raison, qui ne se fondait que sur des jugements extérieurs. Il y avait évidemment l’épisode du vol de sa bague, qui l’avait mise hors d’elle, mais aussi autre chose. Frustrant, car elle n’arrivait pas à mettre un nom là-dessus, ni même à décrire la chose. Quelque chose dans son être faisait qu’elle ne pouvait que rester éloignée de lui et de son monde. Une vitre de plexiglas invisible qui l’empêchait de bien vouloir compatir et de cesser les hostilités. Quelque chose qui ne pouvait pas arriver.

Finalement, il ouvrit la bouche. Et lorsqu’il le fit, la jolie blonde put remarquer qu’il avait abandonné toute trace de sarcasme, ou d’ironie. Il était devenu sérieux, avec ce petit sourire en coin, un rien curieux. Dangereux. Anastasia préférait la joute verbale, car elle savait qu’elle excellait dans ce domaine. Plaisanter, remettre les autres à leur place, tout en étant un rien mutine, alterner le chaud et le froid dans ses relations, déstabiliser l’autre… Tout ça, elle savait faire, car c’était après tout plus facile que de s’ouvrir réellement. Trop peu de personnes avaient eu le privilège de partager son âme, ses pensées véritables ou même ses sentiments, mot encore assez inconnu dans son vocabulaire. Mais après tout, il était de notoriété publique que Danslav n’avait jamais eu l’intention de lui rendre les choses plus faciles.

« C’est pour ça que tu es venue me voir Anastasia ? Parce que tu te sentais seule ? Parce que je représentais quelque chose à tes yeux ? »

La jeune femme resta interdite quelques secondes. De toutes les questions sérieuses qu’il aurait pu lui poser, c’était sûrement une des dernières qu’elle aurait imaginé. Elle fut tentée de ne pas répondre et de prendre ses jambes à son cou, comme à chaque fois que ce genre de sujet était abordé dans une conversation, mais son instinct lui disait de rester, et de garder la tête haute face à ce coq prétentieux. Elle cligna des yeux une fois, puis deux, toujours un peu mal à l’aise, du fait du changement de ton soudain de la conversation, mais elle se redressa. Il était question de s’adapter après tout, et ça aussi, elle savait faire.
En tout premier lieu, la jeune sorcière n’était absolument pas venue vers lui parce qu’elle se sentait seule. Il fallait dire que leur rencontre avait eu sur elle l’effet d’une bouffée d’air frais. Tout en lui l’avait attirée. Sa démarche, tout particulièrement. Son air assuré, mais décontracté. A présent, elle se plaisait à l’appeler prétention ou arrogance. Il avait eu un charme délicat, une beauté mutine, un rien joueuse, qui s’apparentait désormais à celle empoisonnée d’un serpent dans un panier de fleurs. D’un côté, le vol de sa bague lui avait ouvert les yeux, et elle en voulait à Danslav pour la forme. Elle aurait certainement fini par lui céder et regretter, au bout d’un moment. Elle n’était pas du genre fille facile, mais vu l’attrait qu’avait exercé le jeune homme sur elle, il était envisageable que les choses auraient pu aller à ce stade là. Cela avait été une découverte.

C’était la première année, et elle était nouvelle à l’école. Elle n’avait pas réellement cherché de repères en lui. Et elle ne savait même pas réellement si cette fichue attirance aurait pu arriver à terme, car Danslav avait tué son intérêt pour lui dans l’œuf. Depuis ce jour il était un étranger.

« Non. »

La réponse avait fini par claquer, sourde dans la tension vibrante qui s’était installée, mine de rien, durant ces quelques secondes de silence qui avaient suivi la question gênante du beau sorcier. Elle avait décidé de jouer la carte de la franchise. Danslav avait parfaitement conscience, à présent, de l’attraction qu’il avait eu sur elle, et il était inutile de prétendre qu’elle n’avait jamais existé. La jeune femme aurait pu en revanche, nier la véracité de la chose, et mentir comme un arracheur de dents, prétextant une solitude intense, et un désespoir grandissant, qui l’aurait poussé à miser quelque chose sur une possible relation avec un pauvre type du genre de Danslav Armanski. Mais ce ne serait pas la vérité. Et elle préférait de loin être sincère, même si cela n’était pas toujours facile, ou sans danger. Et en l’occurrence, le danger avait été évité, alors pourquoi continuer à prétendre ? Il ne représentait plus de menace, et en avait-il même représenté une un jour ?
Même Vitalic ne l’avait pas réellement poussée dans ses retranchements, et pourtant… Elle avait essayé. Terriblement. Elle avait fait des efforts pour arriver à entretenir cette relation. Mais tous les plus brillants stratagèmes du jeune homme, et toute la bonne volonté du monde n’y avaient rien fait, et elle avait vite compris qu’elle n’était pas faite pour ça.

Anastasia releva la tête, bien droite, et planta son regard saphir, déterminé, dans les yeux de son interlocuteur, comme si elle se préparait psychologiquement à assumer ce qu’elle allait dire. Cela lui arrachait pratiquement la bouche, mais elle répondit finalement :

« Parce que j’ai cru voir quelqu’un de bien au fond de tes yeux. »

Elle hésitait à faire une sortie théâtrale, et le laisser méditer sur ces mots, mais elle n’était pas de ce genre là, mélodramatique à souhait. Après tout, elle avait fait bon usage du passé, et pour le marquer, elle haussa un sourcil, prenant le même air sérieux que Danslav, sans plus d’ironie ni de plaisanterie. Si la conversation devait devenir sérieuse et sans sarcasme, même si c’était bien la première fois depuis des mois, eh bien qu’à cela ne tienne, Anastasia pouvait aussi faire dans ce registre là.
Mais elle secoua la tête lentement, et ranima ses lèvres d’un fin sourire un rien provocateur. Il était tout de même temps de retourner la conversation dans des eaux moins dangereuses. Si la jolie blonde était tout à fait capable de tenir ce genre de propos, cela ne signifiait pas forcément qu’elle y était à l’aise. Il fallait dédramatiser. Danslav n’était pas tout à fait du genre à s’enfoncer dans de telles considérations non plus, mais il valait mieux prévenir que guérir. Avec un discret haussement d’épaules, elle repris, presque nonchalante :

« Mais bon. »

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Danslav O. Armanski
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptySam 20 Nov - 15:37

Il fallut quelques secondes à Anastasia pour répondre. Visiblement, elle ne s’était pas attendue à quelque chose d’aussi sérieux et qui aurait pu la blâmer ? Il était relativement rare qu’il se montre suffisamment mature pour ne pas plaisanter. La plupart du temps, il s’arrêtait aux sarcasmes mais être cynique était facile, cela ne demandait pas vraiment de réflexion. Il était simple de rejeter tout le monde et de jouer les gamins désabusés, le raisonnement n’allait pas bien loin, quoi qu’on puisse en penser. Alors forcement, quand il se mettait à agir d’une manière un peu moins simpliste et frivole, prouvant qu’il y avait peut-être plus chez lui qu’un basique séducteur jouant de son cote blasé et de sa nonchalance pour atteindre ses proies, cela pouvait surprendre. Cependant, il ne se leurrait pas, Anastasia était rapide et vive d’esprit, il ne lui faudrait pas longtemps pour retrouver un peu de consistance et lui répondre. Il ne s’était d’ailleurs pas trompe car bientôt, elle lâcha un simple :
    « Non. »
Il arqua un sourcil, un peu prit de court par le côté abrupte de la réponse. ‘Non’, simplement non. Il se retint de demander pourquoi alors, se doutant bien qu’elle n’allait pas le laisser comme ça, dans le doute, sans préciser. Après tout, il y avait tellement de théorie fumeuse qui pouvaient se développer dans la tête du jeune homme après ce déni qu’il était certain qu’elle allait continuer. Elle aurait été bête de ne pas le faire, ce n’était pas dans son intérêt. Alors il patienta, attendant qu’elle se décide a lâcher ce qui s’avérerait sans doute être un magnifique commentaire bien sarcastique et blessant.
    « Parce que j’ai cru voir quelqu’un de bien au fond de tes yeux. »
S’il avait été surpris par la réponse négative, ce n’était rien en comparaison avec le coup qu’elle venait de lui mettre. Soit… Il fallut un petit moment au blond pour chasser l’air hébété qu’il portait sur son visage. Ainsi, il avait réellement merdé, il l’avait en quelque sorte trahie en lui prenant son canaliseur… Non seulement, l’objet était important vis-à-vis de ses pouvoirs mais il avait comprit depuis un moment qu’elle y tenait réellement. Alors il n’aurait jamais dû la lui prendre, les choses se seraient sans doute passées différemment. Il ne s’avançait pas à dire que toute cette histoire n’aurait pas terminé en bain de sang, bien entendu. Compte tenu de leur caractère respectif, ça aurait prit fin dans les cris et les coups bas. Mais même s’il détruisait cette idée consciencieusement, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’Anastasia aurait surement été une de celles pour qui il aurait été près à faire un semblant d’effort, un peu comme la petite rouquine qui avait été présente le jour de la mort d’Alïosha. Décidément, il avait le don pour saboter tous les plans un tant soit peu sérieux qu’il avait devant lui. L’accident, le vol de la bague, le… Wow. Il coupa net ce fil de pensé. Non, Anastasia n’était qu’une petite teigne, il aurait prit son temps pour la mettre dans son lit seulement parce qu’elle aurait joué les difficiles mais au final, il se serait lassé rapidement et ils en seraient aujourd’hui au même point, voir pire. En un sens, c’était surement mieux comme ça.

Et pourtant. Pourtant ça l’emmerdait profondément qu’elle ai une si mauvaise estime de lui. C’était stupide mais il se savait bien loin de toutes les idées clichées qu’avaient les autres élèves à son sujet. Petit con arrogant et trop sûr de lui, financé par papa, près à rejoindre la mafia et manipulant les gens pour arriver à ses fins. C’était relativement faux. Et certainement, il n’était pas foncièrement mauvais. Il fut tiré de ses pensées par la petite blonde qui s’était redressé et jouait à présent la carte la plus sûre à présent : s’en foutisme.
    « Mais bon. »
C’était feint. Mais il lui en fut quelque peu reconnaissant. Ou presque. Le sujet était glissant, dangereux, il se savait près à beaucoup de chose pour qu’elle se rétracte et change d’avis, le considère un peu mieux, même si ça ne servait à rien. Il était près à jouer à un jeu dangereux et… merde. Il réalisa trop tard que l’idée s’était installé, malgré l’effort évident de la petite sorcière pour qu’il passe à autre chose. Trop tard, il ne pouvait s’en empêcher à présent, maintenant que l’idée était ancrée.
    « Mais bon… après tout, il est des proverbes bien menteur, qui est l’imbécile qui à décrété que la première impression était bien souvent la bonne… »
Il savait qu’elle serait capable de déceler l’ironie, de voir qu’il signifiait l’inverse des propos tenus. Ou presque. Il se redressa, décroisant les bras et bougeant doucement, venant se planter contre elle et l’acculant mine de rien contre le mur. C’était risqué, il allait passer par la fenêtre… Si Anastasia, l’élève calme et réservée de deuxième année n’avait pas le pouvoir de le faire, la version harpie vexée et en colère pouvait certainement l’envoyer au fond du parc juste pour un affront pareil. Mais ça devait en valoir le coup… Ou bien il se changerait en renard et déguerpirait avant qu’elle ne puisse formater l’idée de lui faire payer. Il posa une main contre la pierre froide du mur près du visage de la blonde, s’appuyant doucement, et ses doigts libres allèrent soulever son menton de façon à ce qu’elle le regarde, que leur regard s’accrochent :
    « Sauf que c’était peut-être un simple concours de circonstances, imagine deux secondes qu’à la place du voleur que tout le monde voit, j’ai été un banal gamin s’amusant un peu et t’agaçant pour attirer ton attention… ça change la donne, non ? »
Il afficha un sourire presque mauvais et s’approcha doucement. Et alors que son visage se rapprochait de celui de la blonde, alors qu’il sentait en son fort intérieur que c’était une connerie immense, plus grande que le pays dans lequel ils vivaient, il décida de reprendre le contrôle et de faire en sorte que plus jamais il n’ai la moindre possibilité de l’approcher. Il en était certain, elle allait le détester encore plus que ce n’était déjà la cas. A quelques centimètres de la bouche d’Anastasia, un peu surprit qu’elle ne réagisse pas mais mettant cela sur le compte de la stupeur, il souffla :
    « Mais tu dois avoir raison, il n’y a rien de bon. Après tout, je ne suis qu’un Armanski, un pourri qui se sert des gens, un sale con qui crèvera seul, assassiné par un ennemi quelconque et dont tout le monde se réjouira de la mort… »
Puisqu’elle voulait du stéréotype, il lui en servait. Ca serait plus facile. Il se redressa et alors que tout sourire, tout amusement avait quitté son visage, il fit volte-face. Trop grave, trop sérieux, il s’éloigna un peu, faisant mine de partir… Étrangement, il se demanda ce qu’avait apporté cet échange, il avait l’impression d’avoir reculé et surtout –et ça ne lui plaisait absolument pas- d’avoir laissé filé quelque chose. Cependant, il eut été crédule de penser qu’Anastasia le laisserait filer et s’en tirer comme ça… Il allait en prendre plein les dents, il le sentait venir.
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Anastasia E. Droskaïa
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyMar 23 Nov - 21:13



Danslav ne mit que quelques secondes à répondre, malgré l’éclat fugace un peu déroutant qui avait jailli de ses prunelles. Anastasia, très portée sur ce genre de matérialisation de la pensée, insista un peu plus du regard, pour l’amener à parler. Elle s’était offert une porte de sortie, mais de ce qu’elle connaissait de Danslav, il ne lui suffirait que de quelques mots pour réduire un peu l’encadrement de cette ouverture. Il savait jouer sur les réactions, et si elle ne se montrait pas totalement indifférente, elle s’en retrouverait piégée, sans échappatoire, bloquée devant une porte close, volontairement claquée.

« Mais bon… après tout, il est des proverbes bien menteurs, qui est l’imbécile qui a décrété que la première impression était bien souvent la bonne… »

Mécaniquement, inconsciemment, Anastasia haussa les sourcils. Elle ne s’attendait pas réellement à ce qu’il rebondisse, mais plutôt qu’il trouve un moyen de détourner la situation pour repartir dans la voie qu’elle avait volontairement lancé avec sa nonchalance. Leur méprise et joutes verbales habituelles. Or, la jeune femme n’arrivait pas bien à saisir ce qu’il était en train de faire, à ce moment précis. Ce qu’elle avait découvert du beau blond après coup l’empêchait de penser qu’elle avait eu raison de s’approcher de lui en tout premier lieu. Non, la première impression n’est pas toujours la bonne. Force était de constater qu’en ce cas particulier, et sûrement de beaucoup d’autres, se faire détromper correctement était une bonne chose, et empêchait de tomber entre les griffes crochues du premier prédateur venu, surtout lorsque –comme Anastasia– une phobie relative à l’abandon faisait partie intégrante du quotidien. Mais après tout, nul besoin de répondre à cette attaque menée certainement uniquement dans le but de la déstabiliser, pour que Danslav puisse encore avoir ce qu’il voulait : la victoire sur le combat sous-jacent qu’ils tenaient tous les deux. Et pour cela, tous les moyens étaient bons. Sauf qu’il était hors de question qu’Anya cède.

Mais il avait déjà d’autres plans en tête. Doucement, un rien provocant, il s’avança vers elle, et lui bloquait désormais le passage. Elle détestait être acculée contre le mur, mais pour toute réaction, elle darda un regard indifférent sur l’impétueux. S’il croyait réellement produire un quelconque effet de peur ou de trouble chez elle, il pouvait se mettre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Et à la moindre tentative déplacée de sa part, il pouvait passer par la fenêtre, et espérer s’en sortir avec quelques côtes cassées et retrouver son ego dans le parc, en mille morceaux. La jeune femme se rassurait en se disant que quoi qu’il tente, elle ne risquait rien avec ses pouvoirs et sa bague, qu’elle faisait doucement glisser sous ses doigts, comme pour vérifier sa présence. A la suite de l’incident avec Danslav, elle avait pris l’habitude de se triturer les doigts, plusieurs fois par jour, automatiquement. Elle lui en voulait beaucoup pour lui avoir fait perdre cette notion de sécurité constante. Comme si elle ne se sentait pas encore assez instable.

Il posa son bras contre le mur, près de sa tête, et de sa main libre redressa le menton de la jeune femme, pour l’obliger à le regarder. Anastasia sentit une flamme de colère luire dans ses yeux, mais elle ne releva pas. S’il voulait jouer, qu’il joue. Elle était même prête à lui laisser une longueur d’avance, tellement elle était sûre de remporter la victoire à la fin. Puis il reprit la parole, un peu plus bas :

« Sauf que c’était peut-être un concours de circonstances, imagine deux secondes qu’à la place du voleur que tout le monde voit, j’ai été un banal gamin s’amusant un peu et t’agaçant pour attirer ton attention… ça change la donne, non ? »

Il se fichait d’elle. Il ne pouvait y avoir que cette solution. Presque inconsciemment, la jolie blonde se tendit, méfiante. Quel manipulateur. Enfoiré de menteur. Il n’y avait aucune raison qu’elle rentre dans son jeu. Gagner contre Danslav avait un prix. C’était aussi pour ça qu’Anastasia lui en voulait tellement. D’avoir bafoué l’estime qu’elle avait pu avoir de lui, qui la poussait à remettre en doute absolument chacun de ses mots, à présent. Le peu de crédit qu’il avait à ses yeux n’était pas suffisant pour qu’elle puisse même réfléchir à la pertinence de ses propos, partant du principe que tout ce qui sortait de sa bouche n’était en majorité que mensonge et délation.
Etre déchirée entre deux pensées était une chose particulièrement désagréable. Il la forçait à remettre en question ses certitudes. Oui, c’était une bonne chose qu’il ait fait ce qu’il avait fait. Il l’avait lui-même empêchée de se mettre dans une position délicate par la suite. De se mettre en danger. Anya n’avait jamais réellement eu à songer à ce qui se serait passé, à comment elle se serait sentie, s’il n’avait pas volé sa bague, si leur relation ne s’était pas dégradée pour devenir ce qu’elle était à présent. Et au fond, elle ne voulait pas y penser. C’était encore à coup à se mettre en position de faiblesse pour rien. Face aux sentiments, on est toujours faible. Le contrôle, le pouvoir, voilà des valeurs sûres, qui méritaient la douleur et l’effort. Danslav l’y avait aidée. Cela avait été un coup de plus porté à son petit cœur glacé. Il lui avait évité les risques. Et même si elle se devait d’obtenir vengeance pour l’affront, l’épisode de la bague lui avait certainement été bénéfique. Le contraire était absolument impensable.

Attirer son attention… Anastasia dut se retenir de secouer la tête d’exaspération. Comme si le beau renard avait seulement besoin de ce genre d’artifices pour attraper ses conquêtes dans ses filets. De plus, son ton était provocateur, amusé. Il se délectait sûrement de la confusion qu’il s’imaginait créer chez elle. Il suffisait juste de lui résister. Si n’importe quelle midinette se serait pâmée à ses pieds en le sachant aussi près d’elles, la jolie blonde n’était pas de celles-ci. Elle ne se laisserait pas piéger. Si Danslav voulait réellement partir sur ce terrain là, elle le suivrait. Mais elle irait plus loin encore, au prix de sa propre santé mentale déjà bien ébranlée.
Elle s’apprêtait à répliquer, dire que non, ça ne changeait rien du tout, avec une mauvaise foi épatante, mais il reprit la parole, et la jeune femme fut légèrement surprise du changement de ton. Il était devenu plus grave, indéniablement plus sérieux, à nouveau, et elle ne savait pas comment interpréter cette différence. Des mots qui se voulaient ironiques, mais qui avaient un arrière-goût salement amer.

« Mais tu dois avoir raison, il n’y a rien de bon. Après tout, je ne suis qu’un Armanski, un pourri qui se sert des gens, un sale con qui crèvera seul, assassiné par un ennemi quelconque et dont tout le monde se réjouira de la mort… »

Anastasia fronça les sourcils, dubitative. Etait-il réellement en train de se déprécier ? Lui ? Et devant elle ? Quelques secondes de silence lui furent indispensables pour se reconditionner. Il passait du chaud au froid, du léger au grave, de la plaisanterie au sérieux, en un claquement de doigts. Elle se savait ainsi elle-même, et il était absolument déroutant de se retrouver dans cette situation. Bien que les mots « qu’un Armanski » ne trouvaient aucun écho en elle, ne sachant absolument pas qui était la famille Armanski –elle devait bien être la seule dans l’école– elle se trouvait désorientée devant la violence du reste de ses termes. Elle-même n’était jamais allée aussi loin dans ses insultes. Ce n’était pas son genre, loin de là. Avait-elle laissé à penser que c’était le cas ?
Avant qu’elle ne puisse se formuler à elle-même une réponse claire, il avait tourné les talons, et commençait à partir dans la direction opposée. Pensait-il sincèrement s’en sortir comme ça ? Le petit félon allait être bien vite ramené à la réalité. S’il voulait une conversation sérieuse, il allait l’avoir, mais il ne pouvait pas s’attendre à ce qu’Anastasia ne prenne aucune précaution. Il était hors de question qu’il s’en aille après avoir lancé une mini-bombe de ce genre, et il devait certainement en avoir conscience, sinon il ne savait absolument pas à qui il avait affaire.

« Je n’en crois pas un mot. »

Ses mots étaient partis plus vite que sa pensée. Anastasia pesta contre elle-même quelques fragments de seconde, et leva aussitôt la main. Elle avait été maladroite dans ses paroles. Bien sûr qu’elle n’avait aucun doute quant au fait que Danslav ne finirait en aucun cas sa vie seul. Il avait encore trop de gens à manipuler, qui tomberaient sous son joug, ou autre encore. Mais quelque chose en elle lui disait qu’il y avait aussi autre chose, sur quoi elle n’arrivait pas à mettre le doigt. Il était impensable que le beau jeune homme ait une telle fin. Mais y penser en des termes positifs, pour elle, était une entorse à ses principes, et elle ne pouvait pas se le permettre. Une ouverture dans son armure de glace n’était pas souhaitable.
A la place, elle se concentra pour faire décoller les pieds de Danslav du sol. Elle contrôlait à présent sa trajectoire, et le retourna pour le planter à nouveau devant elle. Elle le maintint quelques secondes ainsi, pour bien lui faire sentir qu’il ne pouvait aller nulle part si elle ne le voulait pas, à moins de se transformer, mais c’était une autre histoire. Il était à présent temps de se rattraper. A la fois de mettre de l’eau dans son vin, et d’appuyer sur les endroits sensibles.
Mieux valait lui, qu’elle.

« Je ne crois pas que tu finiras seul, ni qu’on se fichera de ta mort. Crois-moi, tu auras trouvé d’ici là un moyen de marquer les esprits, et certainement en bien. Suffit que tu le veuilles. »

Durant tout le temps qu’avait duré sa réplique, elle ne l’avait pas lâché du regard. Peut-être pour vérifier qu’il ne repartait pas, qu’il la laissait finir. Peut-être parce qu’elle voulait s’assurer de son attention, qu’il sache qu’elle ne plaisantait pas, qu’elle était sérieuse, puisque c’était ce qu’il souhaitait. Mais elle ne pouvait pas non plus tout remettre en question. Elle ne voulait pas continuer dans cette voie là. C’était de loin plus facile de se cantonner à l’opinion que lui avait donné Danslav de lui-même lors du vol de sa bague. C’était plus facile de garder pour toute mémoire ce qu’elle avait ressenti cette nuit là. Le mépris, la colère. On se réfugie toujours la dedans, parce que ce sont des sentiments toujours disponibles. Pas de danger d’en manquer.
Elle rompit le contact visuel en baissant les yeux. Cette partie là était plus difficile, car il fallait qu’elle réussisse à se convaincre elle-même de ce qu’elle allait dire. La sécurité avait un prix. Un prix élevé. La privation.

« Pour autant, je ne crois pas non plus que tu aies voulu attirer mon attention. Cela supposerait quelque chose d’autre. Alors tu as voulu jouer, on a joué. Ca ne change rien. »

Elle aurait pourtant bien voulu changer le léger arrière-goût amer et chaotique de sa phrase voulue tout à fait assurée.


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Danslav O. Armanski
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyJeu 25 Nov - 17:35

Il avait fait quelques pas, bien décidé à fuir cette atmosphère devenue en l’espace d’une seconde carrément irrespirable, quand la voix d’Anastasia le rappela à l’ordre. Comme un glas, un coup claquant l’air, quelque chose auquel il ne s’était pas attendu, la jeune blonde lâcha :
    « Je n’en crois pas un mot. »
Il arqua un sourcil, profondément dubitatif, mais avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, avant qu’il n’ai pu dire quelque chose pour la rembarrer et se sauver en vitesse, il eut la sensation étrange de flotter. C’était comme si soudain, il ne touchait plus le sol, mais se déplaçait quand même. Expérience extracorporelle ? Hallucinations ? Non… Tout simplement la blondinette derrière lui qui s’amusait avec son don. Il lui fallut un moment pour réaliser et intérieurement, il ne pu s’empêcher d’être impressionné. Il ne tenait sa transformation qu’une poignée de minutes, dix tout au plus… Et elle parvenait à le déplacer avec la seule force de sa pensée, de sa magie… Il devait peser dans les soixante-cinq kilos et pourtant, alors qu’elle le faisait pivoter et venait le planter devant elle, il pouvait voir clairement que l’exercice ne lui demandait pas tant d’effort que ça… Il se garda bien de faire remarquer son étonnement, cette admiration latente, et avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, elle avait reprit la parole, s’expliquant quand au coup de fouet verbal. S’il avait été surpris quelques secondes auparavant, ce n’était rien en comparaison à ce qu’il ressentit quand elle déclara :
    « Je ne crois pas que tu finiras seul, ni qu’on se fichera de ta mort. Crois-moi, tu auras trouvé d’ici là un moyen de marquer les esprits, et certainement en bien. Suffit que tu le veuilles. »
Il sentit la fureur lente et sous-jacente qui l’avait habitée doucement fuir, il écoutait à présent la blonde. Elle le fixait, dardant sur lui un regard fier et déterminé, confiant. Ou presque. Pour un peu, il aurait tourné la tête, rompant le contact… Mais il se refusait à être si faible, plutôt s’arracher les cils un a un. Non, il était concentré sur elle et cela lui permettait de passer outre le malaise et la tension quasi-électrique. Il était encore un peu secoué par la vague amère et corrosive qui l’avait traversé, il sentait la violence des pensées putrides qui le traversaient lui faire picoter le bout des doigts, mais elle lui collait une douche froide en ce montrant si… aimable. A vrai dire, il ne savait pas trop quoi penser. Il s’était habitué à l’acidité entre eux, cela constituait un repère relativement stable, même s’il devait se faire violence pour l’envoyer paître. La voir changer du tout au tout aussi… simplement était déroutant. Etait-ce là la solution ? Suffisait-il réellement qu’il soit honnête pour une fois et Anastasia baisserait la garde ? Il n’y croyait pas, s’eut été trop beau, trop digne d’un mauvais roman où les personnages n’ont pas été travaillé. Il refusait de se laisser totalement avoir. Après tout, peut-être était-elle entrain de se foutre de lui, de lui rendre la monnaie de sa pièce… Elle baissa les yeux et il eut la désagréable impression de perdre un peu l’équilibre. Comme lorsqu’un bruit entêtant et dérangeant stoppe net, cette sensation presque égale au vertige… Il l’ignora, préférant ne rien montrer, il en avait déjà trop dit.
    « Pour autant, je ne crois pas non plus que tu aies voulu attirer mon attention. Cela supposerait quelque chose d’autre. Alors tu as voulu jouer, on a joué. Ca ne change rien. »
Il resta interdit un instant, la regardant et tentant d’analyser séparément ce qu’elle avait dit et la façon dont elle avait prononcé les mots. Ce genre de phrase, d’affirmation, devait d’ordinaire sortir avec un dédain manifeste. Pas une certaine rancœur. Il ne savait pas vraiment comment le prendre, ni même quoi faire, quoi dire. Il inspira profondément en jaugeant toutes les possibilités qui s’offraient… Reflechir, ne pas se précipiter, il allait le regretter. Alors qu’il la toisait, un florilège déroutant de pensées contradictoires investissaient son esprit, le plongeant dans un brouillard à la fois impressionnant et effrayant.

Il secoua doucement la tête et s’approcha, détruisant la distance qu’elle avait imposé en le faisant léviter. Il se tenait si près maintenant qu’il aurait pu l’attirer contre lui sans problème, sans aucune difficulté… il le fit, d’ailleurs. Il passa un bras dans le dos de la jeune femme, la faisant avancer et se cambre doucement, précautionneusement, la prenant dans un étau délicat alors que sa main libre allait se poser sur sa joue. Un sourire fugitif illumina ses traits et alors qu’il contemplait l’incompréhension pure qui naissait sur le visage de la blonde, il se pencha lentement pour venir murmurer près de son oreille :
    « Tu es têtue, Droskaïa… Comment faut-il que je m’excuse ou que je m’explique pour te faire comprendre que je ne jouais pas ? »
Dans la foulée, il fit glisser son bras, passant des reins de la blonde à ses omoplates, l’approchant encore un peu plus et basculant la tête pour l’embrasser doucement, simplement. Et plus les secondes passaient, plus le baiser s’intensifiait, plus ça lui tordait le ventre et plus il avait besoin de l’avoir contre lui, dans ses bras. Cela devenait maladif même, alors il se faisait impérieux, montrant en silence ce qu’il avait à dire, le message à faire passer…

Il cligna les yeux, revenant à la situation présente. Il n’avait pas bougé, pas parlé, il s’était juste laissé entrainer par une idée un peu fantasque. Clore la distance, la prendre dans ses bras, l’embrasser… Suicide. C’était écrit en gros, en gras et en souligné sur l’intégralité de la perspective. Il n’aurait même pas eu le temps de terminer sa phrase que de toute façon, il aurait terminé au fond du lac. Il se doutait bien que si elle pouvait le soulever, elle pouvait aussi le maintenir sous l’eau jusqu’à ce qu’il crève, les poumons remplit. Charmant et absolument pas tentant. Il avait beau trouver l’idée théâtrale et vouloir se convaincre que peut-être, tout n’était pas totalement foutu avec la petite blonde qui se trouvait là, il n’était ni stupide ni aveugle… Il resta un moment hébété, le ventre encore serré par les images qu’il s’était fabriqué. A vrai dire, c’était tout jute s’il ne sentait pas les lèvres d’Anastasia contre les siennes, si… Il marmonna intérieurement, détruisant méthodiquement tout ça. Hors de question d’avoir ce genre de faiblesse. Elle voulait savoir pourquoi il ne succombait pas ? Ca rendait niais et insupportable, très peu pour lui.

Il fit quelques pas en arrière, allant s’appuyer contre le mur opposé, entre deux fênetres. Il n’avait pas cessé de la toiser, se doutant que ce dont il avait fantasmé pendant près d’une minute devait se lire sur son visage mais espérant qu’elle doute trop d’elle pour oser ce genre d’hypothèse. Il souffla longuement, faisant passer le soulagement de la retenue qu’il avait eu pour de l’exaspération, une lassitude profonde. Il avait baissé les yeux pendant un instant et quand il les releva, ce fut pour afficher une mine grave. Avec tout le sérieux du monde, il lâcha :
    « Ouais… un jeu. On dirait même que j’ai perdu, tiens… »
C’était à la fois tout dire et ne rien avouer. La métaphore était bien trop large pour qu’elle puisse saisir ce qu’il voulait dire, de toute façon. Qu’avait-il perdu ? Boarf, si peu, rien d’autre que la seule fille qui, mine de rien, avait su captiver son attention plus de cinq minutes. Cela n’était pas arrivé depuis le décès d’Alïosha, depuis la rouquine de la zone industrielle… Il se garda bien de le dire explicitement cependant… qu’aurait-elle fait avec une information pareille ? Elle prenait déjà bien trop de place dans sa tête, il n’était pas question de lui laisser en plus de quoi le blesser directement, ouvertement.
    « Ecoute, je suis désolé pour cette histoire de bague. Si j’avais su que ça t’affecterais autant, je me serais abstenu… » Il marqua une pause et réalisa ce qui se cachait dans sa phrase. Wow, non, pas le moment. Il s’empressa d’ajouter « après tout, qui veut d’une petite teigne pour lui pourrir la vie… mais le mal est fait. Crois moi, j’ai comprit la leçon, tu as récupéré tes affaires… Mais si tu veux une vengeance disproportionnée, ne t’étonne pas trop que je revienne à l’attaque, je n’ai pas de scrupule… »
Quiconque connaissant la famille Armansky aurait prit cette menace au sérieux. Seulement, de ce qu’il savait, Anastasia était tout bonnement la seule élève de cette école à ne pas lui accorder le regard moitié-inquisiteur, moitié-terrifié que lui servait tous les autres… Père mafieux, ouais… mais elle ne le savait pas et ce n’était pas forcément plus mal. Il devait faire ses preuves de lui-même… Et mentir effrontément.

Parce que oui, il mentait. Avec elle, il aurait sans doute des scrupules, de la retenue. Il ne voulait pas la blesser, ni même lui causer du tort. Il avait beau le nier, elle avait eu son attention et ce n’était pas terminé.
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Anastasia E. Droskaïa
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyDim 28 Nov - 16:47



Danslav resta un long moment sans répondre, sans réagir. Si bien que la jeune femme crut pendant un instant qu’il ne l’avait pas entendue, malgré sa clarté et sa fermeté. Mais s’il ne présentait aucune réaction, avec un peu de chance il n’avait pas pu percevoir non plus le semblant de tremblement qui s’était fait dans sa voix contre son gré. S’étant jusqu’à présent bornée à regarder son visage un peu partout en évitant de s’attarder sur ses yeux, sachant que bien trop de fantômes se perdaient dans ses prunelles d’un bleu saphir, Anastasia se risqua à braquer son regard droit dans celui du beau blond, mais elle arrivait trop tard, il était déjà parti loin. Il n’était plus dans l’instant présent. Vague et étrangement illuminé, ses yeux étaient empreints d’un songe éveillé absolument impossible à interpréter pour la jolie sorcière. Il n’était obstinément plus là, et elle aurait tout donné pour savoir ce qui se passait dans son esprit, à cet instant précis. Même en le fixant effrontément, elle n’avait aucun indice sur la raison de son détachement de la réalité. Profondément frustrant, pour ne pas dire exaspérant.

Mais elle laissa défiler les secondes, de plus en plus tendue, de plus en plus impatiente au fur et à mesure qu’elle le sentait s’éloigner du monde, d’elle. Elle aurait voulu attirer son attention, lui rappeler qu’elle était bel et bien là en face de lui, et que c’était absolument énervant de faire face à ce genre de situation. Mais elle ne fit rien, ni gifle, ni battements intempestifs des pieds pour marquer son impatience et son courroux. Il finit par revenir à lui, doucement, et tout un panel d’expressions s’offrit à elle, qu’il ne pouvait contrôler, étant encore apparemment dans un état second, un peu dans le brouillard. Plus Anastasia songeait à ce qui avait bien pu se passer dans la tête du beau jeune homme, puis la confusion se semait dans la sienne. Il versait un peu de son brouillard dans son esprit à elle, sans même s’en rendre compte.
Mais il revint, progressivement, reprendre contact avec la réalité. L’ombre dans son regard se dissipa, et il cligna des yeux, mettant définitivement fin à ses divagations, faisant ainsi face au regard intrigué et impatient de la jeune femme, toujours un peu frustrée.

Lorsqu’il releva les yeux vers elle, après les avoir baissé brièvement, il n’y avait pas plus terre-à-terre que lui. Un peu déroutée par les changements incessants d’ambiance, Anastasia préféra rester silencieuse. Lorsque Danslav reprit la parole, ce fut d’une voix grave, sérieuse :

« Ouais… un jeu. On dirait même que j’ai perdu, tiens. »

Si Anastasia avait été un peu déstabilisée par le comportement du jeune ces dernières minutes, s’il avait embrouillé son esprit, ce n’était rien en comparaison de ce qu’elle ressentait maintenant. Complètement perdue, elle n’arrivait pas à trouver le moindre sens aux paroles de Danslav. Qu’avait-il perdu, dans le jeu qu’il avait orchestré ? Il avait eu tout ce qu’il voulait. Peut-être qu’il n’avait pas prévu qu’elle chercherait tant à se venger, mais au fond, il ne pouvait pas réellement se sentir menacé, fier comme il était. Il fallait chercher ailleurs.
Bien sûr il n’avait pas eu le beurre et l’argent du beurre. C’était peut-être lié. S’il avait réussi à l’énerver suffisamment avec le vol de sa bague, il s’était également privé d’une relation qui aurait pu le mener à une plus grande source d’humiliation encore. Il aurait fini par l’avoir. C’était une constatation pitoyable, et qui lui arracherait la bouche si elle devait le formuler à voix haute, mais Anya aurait certainement fini par succomber aux charmes de Danslav, s’il n’avait pas eu l’idée brillante de lui dérober sa précieuse bague. Regrettait-il de ne pas avoir pu épingler une conquête de plus à son tableau de chasse ? C’était probable, mais il y avait toujours cette brume. Ce moment de flottement, qu’Anastasia n’avait pas pu interpréter, qui semait le doute en elle.

Mais avant qu’elle n’ait pu formuler la moindre interrogation, la moindre demande pour lui demander d’éclaircir sa pensée, il reprit la parole, et s’expliqua de lui-même, sans pour autant donner la moindre réponse à ses questions persistantes et profondément dérangeantes.

« Ecoute, je suis désolé pour cette histoire de bague. Si j’avais su que ça t’affecterait autant, je me serais abstenu… Après tout, qui veut d’une petite teigne pour lui pourrir la vie… mais le mal est fait. Crois moi, j’ai compris la leçon, tu as récupéré tes affaires… Mais si tu veux une vengeance disproportionnée, ne t’étonne pas trop que je revienne à l’attaque, je n’ai pas de scrupule… »

Anastasia resta interdite quelques minutes. Il lui fallait d’urgence retrouver une contenance. La seule présence de Danslav avait un effet indésirable sur elle, elle n’allait pas en plus se laisser embrumer par un pauvre crétin imbu de lui-même avec ses regrets à la noix et sa rébellion bon marché. Elle était plus forte que ça. Elle avait appris, depuis ses huit ans, à se protéger du reste du monde. Si Danslav voulait l’attaquer, il ne pouvait se heurter qu’à un mur de pierre. Il le fallait. Reprendre un peu de sa force, de sa dureté, et ne pas se laisser déstabiliser. Elle ne comprenait pas son raisonnement, et donc ? Pourquoi y prêtait-elle seulement attention ? Pourquoi restait-elle plantée devant lui depuis le début, pourquoi l’avait-elle retenu lorsqu’il avait voulu partir ? Elle aurait du tout simplement lui souhaiter bon débarras et aller concocter sa vengeance n’importe où, pourvu qu’il n’y soit pas. Mais elle ne l’avait pas fait. Il fallait réparer cette erreur de débutante. Il y avait quelque chose. Encore. Quelque chose qui la poussait à rester, mais elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, et encore moins à l’admettre alors à quoi bon ?

Ainsi elle était une petite teigne ? Mais c’était lui qui l’y avait poussée. Seulement, il y avait une fausse note dans sa phrase, dans son ton. Il s’était comme repris, comme s’il avait réajusté sa pensée. Ses changements constants commençaient à donner la migraine à la jeune femme. D’une certaine façon, il semblait suivre un peu la même pensée qu’elle, le même cheminement. Ils avaient commencé dans une guéguerre en règle, puis avaient baissé leurs armes, pour mieux les reprendre ensuite. Après tout, songeait Anastasia, la situation lui convenait, c’était bien moins dangereux ainsi, et elle était passée maître pour laisser voir ce qu’il fallait que les autres pensent, et cacher la vérité. Le mensonge par omission était une chose qu’elle maîtrisait, sans aucun doute.
Il fallait répliquer. Avec le plus de force possible. Mais pas trop froide. Percutante, mais pas terrible au point de paraître insensible. Danslav soupçonnerait quelque chose, il détecterait l’artifice. Reprendre l’avantage.

« Tu m’as volé la seule chose matérielle à laquelle je tenais véritablement. Il n’y a pas de vengeance disproportionnée. Tes menaces ne m’impressionnent pas. »

Elle restait sincère, dans le fond. Elle voulait sa revanche, mais la situation était différente. Le mépris glacé qu’elle éprouvait pour Danslav se changeait peu à peu en une intrigue insupportable. Elle avait coupé les ponts avec lui trop brutalement, avec les prémices de ses sentiments pathétiques et franchement exaspérants. C’était peut-être mieux ainsi, mais son attirance s’était changée en haine trop vite sans avoir eu le temps de passer par l’indifférence ou la rationalisation. Elle avait manqué des étapes, et avait à présent l’impression de vivre un infernal retour en arrière. C’était comme lancer un boomerang en espérant s’en débarrasser et s’apercevoir qu’il vous revient en pleine figure. Il s’agissait à présent de reprendre le contrôle. Entièrement, et d’envoyer paître cette espèce de regain, de quelque nature qu’il soit. Pour cela, il fallait jouer avec le feu. Danser avec le diable. Et faire des compromis. Se rapprocher au plus près du danger pour en être immunisé.

C’est ainsi que la jeune femme se rapprocha de Danslav, doucement, franchissant le peu d’espace qui les séparait. Ils n’étaient qu’à quelques centimètres, distance absolument déraisonnable, mais Anastasia se devait d’aller jusqu’au bout de ses projets. D’une voix douce, mais ferme, à peine plus audible qu’un murmure, elle déclara :

« Si tu veux déclarer la guerre, je t’en prie... Mais ne t’attends pas à ce que je m’écrase devant toi. Ca n’arrivera jamais. »

Elle se tenait droite, la tête haute, et espérait sincèrement qu’il comprenait le message. Elle n’était pas sûre de pouvoir tenir jusqu’au bout s’il résistait franchement et insistait. Bien sûr qu’elle ne s’écraserait pas. Mais elle ne voulait pas non plus partir avec sa fierté pour seule compagne, lui laissant toute la saveur de la victoire. Il fallait vaincre les démons, et Danslav Armanski en était un plutôt de taille, malgré ce qu’elle voulait bien faire croire.


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Danslav O. Armanski
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyMer 1 Déc - 16:06

Visiblement, il s’embrouillait autant dans son raisonnement qu’il était entrain de la laisser sur le carreau, perdue dans l’incompréhension. Etait-ce un mal ? Il n’en était même pas sûr, mais une chose était certaine : debout, en face lui, la petite blonde semblait profondément prise de court par son attitude. Avait-elle saisit le changement sans sa voix ? Avait-elle comprit ? Il pria mentalement pour qu’elle n’ai pas ce genre de capacité d’analyse, pour qu’elle soit un peu plus stupide et simplette que prévu. Sauf que non, il avait beau tourné ça dans tous les sens, Anastasia était loin des gamines écervelées qu’il aurait aimé avoir là, en face, faciles à manipuler et à berner. Il allait se brûler les doigts sur l’allumette qu’il avait lui-même craqué. Elle reprit cependant ses esprits et dans un calme olympien qui pourtant ne laissait rien présager de bon, elle lâcha :
    « Tu m’as volé la seule chose matérielle à laquelle je tenais véritablement. Il n’y a pas de vengeance disproportionnée. Tes menaces ne m’impressionnent pas. »
Il savait. Il savait pour cette fichue bague. Il était conscient d’avoir dépassé les bornes mais c’était pour la bonne cause, en quelque sorte. Il n’était pas certain que ce soit vraiment bien, mais cela importait réellement pour la petite blonde alors… Il avait prit la bague, cherchant quelque chose de bien précis. Il l’avait trouvé d’ailleurs, mais avant d’avoir pu lui rendre discrètement l’objet, il s’était fait prendre et elle avait hurlé. A présent, la haine entre eux, l’animosité était si épaisse qu’il peinait un peu à se souvenir de pourquoi il avait agit en un premier lieu… Quoi que non, pas vraiment. Elle lui avait plu, beaucoup même. Cette gosse écorchée, cette gamine brisée mais à la fierté implacable… Elle avait attiré son regard avec ses traits de petite tsarine, avec ce port impérial qu’elle brandissait comme une arme et contrairement aux autres, elle avait su garder son attention. Peut-être parce que justement, elle lui avait donné du fil à retordre, peut-être parce qu’elle ne lui avait pas sauté dessus comme toutes les autres. D’instincts protecteurs en curiosité étrange, il s’était rapproché d’elle et avait tenté de rentrer dans sa petite bulle… Suffisamment pour tenter quelque chose d’un peu stupide. Complètement con, en fait. Il aurait pu l’avoir sans chercher à jouer les héros, les détectives… avec le temps, avec de la patience et des attentions plus simples. Mais non… Il se gifla mentalement, jurant en silence d’enterrer ce relent de chevalerie merdique. C’était trop tard, tout cela était bien loin.

Il aurait pu, bien entendu, tout lui avouer. Mais il n’était pas fou. Premièrement, cela impliquait d’assumer tout ce qu’il avait pu penser d’elle à l’époque, cette vision surement améliorée qu’il avait eu de la petite blonde… Deuxièmement, il allait se faire châtrer, c’était courut. Elle n’apprécierait pas du tout de savoir ce qu’il avait fait, d’apprendre qu’il avait fouillé sans elle dans son passé, qu’il s’était permit… C’était pour l’aider, bien sûr, et à vrai dire, il n’avait pas réellement arrêté… Mais il ne voulait pas lui donner de faux espoir, il ne parlerait qu’avec des informations concrètes, pas juste des suppositions vaseuses… Il avait bon espoir que le choc d’apprendre quelque chose sur ses origines empêcherait la petite blonde de le tuer. De la à dire qu’il s’attirerait ainsi quelques bonnes grâces… il n’était pas fou. Il avait oublié ça depuis un moment. Il ne faisait pas vraiment ça pour la mettre dans son lit, de toute façon. C’était pour elle, certes, mais pas dans ce sens là. Il n’arrivait pas à s’expliquer sur cette situation, d’ailleurs. Il ne voulait pas, surtout, trop de remise en question.

Quand il prit conscience des mouvements de la blonde, elle avait déjà trop bougé pour qu’il esquive. Elle s’était plantée devant lui, droite, tête haute. Elle n’était plus qu’à quelques centimètres de lui et il du déglutir difficilement pour ne pas reculer. Il se fit violence même s’il n’aimait pas la promiscuité quand elle semblait si déterminée… Si les choses dérapaient, il ne résisterait pas bien longtemps. Il avait beau hurlé avoir tiré un trait sur elle, ce n’était pas le cas, au fond, l’intérêt était bel et bien là. Prêt à sortir, à la moindre connerie. Toujours aussi calme, sibylline et bien trop sensuelle pour leur bien respectif, elle murmura :
    « Si tu veux déclarer la guerre, je t’en prie... Mais ne t’attends pas à ce que je m’écrase devant toi. Ca n’arrivera jamais. »
Elle irradiait tellement la fierté et la confiance qu’il était près à la croire sur parole. Bien sur que non, elle ne baisserait jamais les armes. Ce n’était pas le genre. Elle était hargneuse, opiniâtre… une petite furie, dans le bon sens du terme. Pendant un instant, il eut un flash de sa petite rêverie, des images encore fraiches… Au bout de ses doigts, l’envie de l’enlacer et de la tenir tout contre lui bouillonnait doucement, comme si son sang s’éveillait pour elle. Il se retint de grogner, frustré et agacé et ne bougea pas immédiatement, se contentant de la toiser, impassible. Il en avait déjà trop dit, trop montré. Il était hors de question qu’il se laisse avoir une nouvelle fois. Anastasia n’attendait qu’une chose : le briser. Pas comme ça, ça n’arriverait pas. Il refusait que le contrôle qu’elle puisse prendre soit sur un cœur dont il aurait préféré ignorer l’existence. Après tout, elle pouvait bien ruiner tout ce qu’elle voulait mais ça… Non. Il éviterait, il se débattrait tant qu’il le pourrait.

La tâche était ardue, cependant. En particulier quand elle se tenait si près, si diablement près. Quand son souffle venait s’écraser contre la peau laiteuse de la blonde et qu’il réalisait un peu mal à l’aise qu’en bougeant à peine la tête, il pouvait plaquer un baiser sur son front… Non. Il se concentra, reprenant méthodiquement le contrôle et se préparant à se montrer odieux mais incassable.

Doucement, dans un geste lent et calculé, il leva une main, frôlant au passage le bras de la jeune femme et venant effleurer du bout des doigts la joue fraiche de la petite sorcière qui se trouvait là. Un sourire mauvais, carnassier vint se peindre sur ses lèvres mais il était loin de le penser. Il savourait le moment parce qu’en fin de compte, c’était surement tout ce qu’il obtiendrait jamais d’elle… C’était relativement déchirant, il se sentait comme un enfant gâté qui pleure pour la seule chose qu’on lui refuse… C’était peut-être le cas. Il aurait aimé qu’il en soit autrement mais ce n’était pas le cas, elle prenait trop de place dans son crâne pour qu’il ignore… Ses phalanges glissèrent sur l’épiderme lisse et doux de la blonde et dans un rictus qui laissa apparaître ses dents, un peu plus aiguisées que la moyenne compte tenu de sa classe, de son animal, il souffla :
    « Soit, que le combat commence alors… c’est bête, quand même, de te lancer dans une bataille que tu sais perdue d’avance… mais j’aime ce genre de courage suicidaire, ça te donne une certaine noblesse, petite. »
Il laissa retomber son bras, frôlant au passage son cou et son épaule, avant de faire un pas en arrière. Minuscule, mais juste assez pour être capable de respirer sans se prendre en continue les effluves envoutantes qui émanaient d’elle. Bien trop désirable et tentante pour être prises à la légères, l’aura qui entourait Anastasia, la nimbait délicatement comme la brume des matins associés à sa classe étaient comme autant de provocations, d’attaques et de coups bas auquels il avait toutes les peines du monde à résister.
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptySam 4 Déc - 5:46



Danslav mit un petit moment avant de réagir. A nouveau intriguée par ce manque de répartie, Anastasia s’interrogea en silence. Qu’avait-il, enfin ? Plusieurs fois après l’avoir envoyé paître, ils s’étaient revus, et les piques n’avaient pas manqué. Ils ne s’étaient certes pas revus depuis un bout de temps, mais l’atmosphère n’avait pas pu changer à ce point, n’est-ce pas ? Il n’avait pas pu abandonner sa fierté de petit coq, et sa vanité à deux roubles cinquante pour se payer un peu d’humilité et de douceur, c’était tout à fait impensable. Mais la jolie blonde se tenait droite devant lui, prête à répliquer à la moindre tentative du jeune homme pour la mettre à terre de toutes les façons qui soient. Sans aucun doute, ils s’étaient déjà déclarés une guerre implicite, l’année précédente, mais le soleil de l’été l’avait sans doute un peu asséché. C’était la reprise des hostilités, et il était hors de question de se montrer rouillés ou faible. Il avait déjà failli l’avoir une fois, ça n’arriverait plus. La pensait-il réellement aussi naïve ?

Anastasia se retint de secouer la tête d’exaspération. Si c’était réellement l’opinion qu’il avait d’elle, il n’aurait pas pu être plus dans le faux. S’il pensait qu’elle allait s’écraser par peur de sa prétendue famille puissante et renommée, c’était une grave erreur. Elle se félicitait de ne rien savoir de l’origine de Danslav, car elle n’était nullement impressionnée par les rumeurs qui couraient dans tous Magiya, toutes plus farfelues les unes que les autres, et pouvait se fier à son propre jugement pour se faire une idée du jeune homme et de son héritage, qui semblait évidemment être important en termes matériels, mais quelles valeurs avait-il donc acquises ? Il avait du sauter l’étape « On ne sous-estime pas ses ennemis », sous peine de se faire arracher la tête, songea la jeune sorcière avec amertume.
Chaque seconde qui passait augmentait la tension entre eux. Elle commençait à sentir un picotement au bout des doigts, qu’elle s’efforçait de contrôler pour ne pas envoyer Danslav valser contre un mur et se briser la colonne vertébrale. Il n’aurait pas pu se comporter comme d’habitude, continuer les piques, les sourires narquois, au lieu de sombrer dans ses pensées, avec ses expressions graves, comme s’il était tout à coup devenu sérieux, comme si quelque chose avait changé entre eux.
Elle refusait tout bonnement qu’il sème le doute dans son esprit. Elle n’avait pas de réaction préparée pour ce genre de choses, il était donc normal de ne pas vouloir s’y retrouver confrontée.

Mais il réagit enfin. Sa main monta doucement pour aller effleurer la joue d’Anastasia, qui ne répondit pas à la provocation. Se contentant de darder ses prunelles orageuses dans le regard impérieux du beau blond, elle ne bougeait pas, et regardait se peindre sur son visage un sourire carnassier, typique de l'animal qui représentait son pouvoir. Effrayant pour la plupart des gens, elle avait de la chance de ne pas se sentir menacée par cet air mauvais, qui ne visait qu’à la déstabiliser et la faire fuir. En effet, elle ne doutait pas de tourner les talons sous peu, mais ce ne serait absolument pas à cause d’une quelconque peur. Mais par lassitude. Oui, tout à fait. Par lassitude. Elle en avait marre de voir Danslav. Elle avait eu sa dose pour aujourd’hui. C’était mot pour mot ce qu’elle essayait de se marteler dans l’esprit, tandis que l’objet de sa furie ouvrait la bouche pour répondre d’un ton des plus provocants :

« Soit, que le combat commence alors… c’est bête, quand même, de te lancer dans une bataille que tu sais perdue d’avance… mais j’aime ce genre de courage suicidaire, ça te donne une certaine noblesse, petite. »

Il ne tenait pas à la vie. Ce n’était pas possible autrement. Un courage suicidaire ? Pour se battre contre lui ? Il avait une estime de lui-même qui était évidemment faussée. Narcissique, sûr de lui, horripilant. Il avait l’art et ma manière de faire flamboyer les yeux de la jeune femme lorsque celle-ci aurait de loin préféré rester totalement indifférente à lui et ses piques non fondées et dénuées de la moindre imagination. Mais elle était incapable de rester de glace devant lui. Et elle en venait à se détester autant que lui pour cela.
Il faisait ressurgir en elle ses pires hontes, ses pertes de contrôle les plus évidentes, ses pathétiques accès de colère et ses troubles de personnalité qui venaient la rendre encore plus instable qu’elle ne l’était déjà. Mais elle se contenait, seuls ses yeux pouvaient retranscrire les éclairs qui tendaient à le foudroyer sur place. Les picotements dans ses doigts devenaient insupportables. Il devait se délecter de la situation, y prendre un tel plaisir…

« Prépares tes armes. Tu vas voir ma noblesse quand tu te retrouveras à terre sous mes yeux, petit. »

La jolie blonde avait insisté volontairement sur le dernier mot, retournant ses termes contre lui et les remodelant à sa façon. Il avait ranimé la haine en elle. Bien qu’il y ait quelque chose d’éminemment différent dans la source de cette haine, elle se refusait à l’admettre. Elle agirait comme si rien n’avait changé. Il s’agissait après tout d’obtenir vengeance pour la bague, de punir l’affront qu’il lui avait fait, et de remettre à la place les petits crétins dans son genre qui se croyaient tout permis, et qui en plus pensaient qu’ils étaient effrayants. De toute évidence, Danslav n’avait rien vu de ce qu’Anastasia était capable de faire.
Sur un dernier regard brûlant, elle tourna les talons, bien décidée à retourner dans son dortoir, à l’abri. Il avait gâché son après midi, elle n’avait plus aucune envie de dessiner, mais d’aller marteler son oreiller en imaginant la tête du jeune homme en pleine centre. Il allait souffrir. Il fallait juste trouver quand et comment.

… Vite, un plan.


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Danslav O. Armanski
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MessageSujet: Re: ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia   ` You're acting like a child, why bother ? || Anastasia EmptyVen 10 Déc - 23:05


Il eu beaucoup de mal à la laisser filer. Vraiment énormément, à vrai dire. Plus qu’il ne l’aurait pensé, plus qu’il ne l’aurait aimé surtout. Elle avait tourné les talons, s’était engouffrée dans le couloir en le plantant là, comme l’être insignifiant qu’elle pensait sans doute qu’il était, et Danslav s’était retrouvé comme un imbécile à lutter contre un sourire attendrit qui voulait animer ses lèvres, contre une envie grandissante de la saisir par le poignet pour lui faire faire volte-face et finalement l’obliger au silence, en l’embrassant. Il regretta un peu de ne pas l’avoir fait, d’ailleurs… Mais il était réactif, pas impulsif, il y avait une différence notable. Cette même différence qui faisait que là, elle lui filait plus que jamais entre les doigts. Elle tenterait de lui faire du mal, il encaisserait un temps mais il n’était pas non plus masochiste. Adviendrait un point où il commencerait à rendre les coups à son tour, où elle ferait sauter les derniers gonds de sa patience et de sa bonne volonté et où il se mettrait à agir réellement connement, la perdant pour de bon. Déjà qu’il était mal barré, mais si en plus elle se mettait à le frapper, il n’allait pas faire long feu.

Il souffla longuement, levant les yeux au plafond. Qu’il pouvait haïr l’emprise qu’elle avait déjà. Qu’il ne supportait pas ce besoin maladif qu’il avait contracté, ce besoin de savoir d’où elle venait, de percer ses mystères, ses secrets. Il y avait une aura autours d’Anastasia, une brume à la fois dérangeante et fascinante. La seule chose que le blond ne comprenait pas, c’est que s’il parvenait à découper au couteau ce brouillard dense et intense, il risquait bien de découvrir une personne qui le décevrait… Il préférait ne même pas y penser. Les fantasmes en étaient justement parce qu’on les imaginait parfaits, une image éphémère et insaisissable à laquelle on se rattachait pour se tenir chaud quand la froideur de l’âme se faisait trop grande. Il manqua de jurer en réalisant les pensées qui traversaient son crâne. Non, Anastasia n’était pas un fantasme, il refusait de l’accepter, cette petite peste arrogante et insolente, qui se perdait dans un monde étrange qu’elle créait elle-même, cette gamine lui occupait le crâne seulement parce qu’il ne pouvait pas l’avoir, rien de plus. Dans ce cas, pourquoi avait-il prit la bague ? Pourquoi s’était-il saisit de ce fichu bijou. Il aurait pu l’avoir sans efforts réels, un tantinet de patience aurait suffit, il n’avait pas besoin de faire du zèle pour s’approcher d’elle… Il se perdait lui-même dans le brouhaha des idées contradictoires qui emplissaient sa tête. C’en était très perturbant, d’ordinaire il n’avait pas besoin de réfléchir tant, les réactions adéquates venaient naturellement, instinctive, une question de survie. Il était trop animal pour ne pas être Darwinien. Il était trop goupil pour ne pas réaliser qu’il allait y laisser sa fourrure, dans cette histoire. Il souffla à nouveau, tournant à son tour les talons et filant dans le couloir, dans la direction opposée de celle prise par la jeune femme.

Plantant ses mains dans ses poches, accélérant vaguement le pas, il repensa à ce qu’elle avait dit. Il la voyait déjà, sa noblesse. Elle lui tapait un peu sur le système, mais c’était une gêne attendrie qu’il ressentait. A vrai dire, il trouvait ça presque mignon, cette manie qu’elle avait de toujours vouloir garder la tête haute. C’était… un charme supplémentaire qui venait s’ajouter à ses formes graciles, à sa bouille poupine et à son insolence innocente. Il ne put réprimer le sourire qui s’attacha à ses lèvres cette fois et même s’il se trouvait particulièrement con, il ne voulait même pas y penser… Il connaissait la solution pour chasser toute réflexion de son crâne. Son regard s’assombrit un peu quand il réalisa que là, il n’avait pas trente-six solutions pour ne pas sombrer niaisement dans les réminiscences qui allaient avec la jeune femme…

Il atteignit rapidement un recoin particulièrement vide de l’école et serrant son canaliseur, il se changea. Il n’y avait que sous la forme animale qu’il avait la paix, de toute façon. Ca lui faisait mal, mais quand les transformations étaient volontaires, les blessures restaient supportables, encaissables… Mieux que la réalisation pathétique du fait qu’il pensait bien trop à elle pour son propre bien, de toute façon. Il faudrait tôt ou tard qu’il se sorte Ana du crane, il en était persuadé, mais il ne voulait pas s’y résoudre. C’était mort, le plan le plus foireux de l’histoire de la Russie, mais un entêté comme Danslav ne pouvait décemment pas tourner les talons aussi facilement, pas sans avoir mit le doigt sur ce qui le taraudait.
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