Narodov Vostoka, la magie à la Russe ♠
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 They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ

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Anastasia E. Droskaïa
Anastasia E. Droskaïa
PARCHEMINS : 115
DATE D'INSCRIPTION : 02/11/2010
ÂGE : 32

.Uncover my soul.

` SOMETHING ABOUT YOU.
♦ ANNÉE: Deuxième année
♦ POUVOIR:
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They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ _
MessageSujet: They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ   They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ EmptySam 20 Nov - 21:41

They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ Jess8v They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ 24415993

Hors d’elle. C’était exactement les termes qui pouvaient définir Anastasia, à cet instant précis. L’après midi était terminé, et en cette saison, la nuit tombait tout particulièrement vite. Le vent froid de novembre ne pouvait atteindre la jeune femme, bien à l’abri à l’intérieur des murs de Magiya, mais une force plus pénétrante que le froid, et plus vile que la maladie avait pris possession d’elle. La colère. C’était un péché capital. Mais il y avait tant de colère dans ce bas monde que ce simple fait n’avait plus d’importance et ne dissuadait aucunement les pauvres pêcheurs de la ressentir intensément. Et cette colère malsaine était dirigée contre elle-même. La nuit avait encore été pénible. Mais moins que les précédentes. Ce fut la sieste de l’après midi, qui fut dévastatrice. Si elle s’attendait à l’accalmie, pour la simple raison que son sommeil commençait à se faire plus agréable ces derniers temps, c’était une erreur. Une énorme erreur. Elle avait tout bonnement dormi si peu, pendant de si courts moments, que ses rêves –ses cauchemars- n’avaient pas eu le temps de se mettre en place. Il avait été stupide de penser qu’elle pouvait devenir comme les autres, et cesser de se comporter comme un zombie solitaire pendant la journée uniquement parce que ses nuits étaient chaotiques.

Non. Il avait fallu que tout cela revienne, pile pendant qu’elle se croyait en sécurité. Les cours de la matinée avaient été plus éprouvants que d’habitude, le manque de sommeil s’étant fait ressentir de manière plus pesante. Il avait donc été légitime qu’après le repas, pendant deux ou trois heures, elle aille trouver refuge dans son dortoir, et à plus forte raison, dans son lit. Mais elle en était ressortie encore plus perturbée qu’auparavant. Il y avait encore cette pièce sombre, ce bruissement de cap, et ce reniflement, cette cri étranglé et plaintif, dont elle n’arrivait pas à identifier l’émetteur. Intense, cette sensation d’être une étrangère à son propre rêve. Elle observait les faits, ou plutôt les bribes de faits, sans pouvoir agir, sans pouvoir comprendre. Frustrant. Et puis il y avait cette femme. Blonde, au visage fin et aux traits délicats, mais déformés par le chagrin. Et un homme à côté d’elle, stoïque, mais avec des rides d’inquiétude aux coins des yeux. Il lui semblait les connaître, les avoir déjà vus, du moins, mais où, quand ? Dans quelle situation ? Les avait-elle aimés ? Ou au contraire détestés? Pour ne pas être capable de se souvenir de ce genre de détails, détails qui fichaient peu à peu sa vie en l’air, elle était en colère.

Au-delà de ça, Anastasia était également honteuse. Elle marchait tellement vite que sa colère glissait peu à peu dans son ventre, pour couler le long de ses jambes, et disparaître quelque part sur le sol, mais sa honte, elle, ne partait pas. Dans son sommeil, elle n’avait pas été capable de contrôler son angoisse, son envie d’agir, ce qui avait déclenché son pouvoir sans même qu’elle puisse s’en rendre compte, faire la différence entre le rêve et la réalité. Elle avait mis la pièce sans dessus dessous, en envoyant valser des objets, des vêtements, dans tous les recoins de la chambre, et même déplacé quelques lits. La cerise sur le gâteau. Et elle était partie comme ça, sans rien ranger, trop sonnée sur le coup pour même penser à essayer d’arranger un peu les choses, de limiter les dégâts. Elle allait devoir rendre compte à ses camarades, c’était certain. La plupart d’entre elles savaient qu’Anya avait le sommeil difficile, mais au bout d’un moment, c’était certainement lassant. Puis, elle n’avait jamais mis la pièce à sac de cette façon. Le dortoir était vide pour le moment, mais il n’était que dix huit heures, ils avaient le temps de rentrer de cours, ou de leurs promenades, et d’aller manger. Dans quelques temps ils rentreraient tous au dortoir, et se demanderaient qui avait bien pu faire une chose pareille.
En fin de compte, il valait mieux retourner dans la chambre et mettre un peu d’ordre, ne serait-ce que pour les meubles. Mais elle était encore trop instable pour le moment, marcher lui ferait du bien. A priori elle disposait d’environ une heure et demie devant elle, avant que tout le monde ne s’aperçoive de ce qu’elle avait fait. Cela lui laissait une plage horaire assez vaste pour se rendre dans un endroit du château qui avait cette capacité fabuleuse de la calmer plus sûrement qu’un grand seau d’eau glacé sur le visage. La pièce des souvenirs.

Paradoxalement, Anastasia n’en avait aucun, de son enfance. C’était peut-être ce qui lui plaisait tant. De grands tableaux ornaient la pièce, immense et majestueuse, de personnes qui avaient marqué l’histoire, qui avaient fait de grandes choses. Qui avaient tout simplement trouvé un moyen d ‘exister, et de laisser une trace dans ce monde qui, en lui-même, n’avait aucun sens. Lorsqu’elle arriva sur les lieux, la jolie blonde ralentit le pas. L’ambiance calme et paisible ne devait pas être perturbée. D’une allure calfeutrée, elle commença son énième visite. Tout en admirant les portraits, elle songea avec amertume qu’eux ne devaient pas avoir oublié la moitié de leur vie, pour en arriver là. Il était d’usage de dire que les souvenirs d’enfance étaient ce qui constituait l’équilibre d’une personne, et étaient déterminants pour le reste de sa vie. Anya ne savait que penser de cette affirmation. Il était certain que ses souvenirs, ou plutôt non-souvenirs, influaient sur sa vie. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle avait été, qui l’avait aimée et choyée, si l’on avait réellement voulu d’elle, ou si on avait préféré l’abandonner. Elle avait du se forcer à construire une vie sans aucune base. Bien sûr elle avait été aidée de ses parents d’accueil, mais qui pouvait réellement dire ce qui l’avait caractérisée auparavant, et quelles avaient été ses habitudes ? L’amnésie était un fléau que personne ne pouvait comprendre tant qu’il ne l’avait pas vécue. Elle était une cause de déséquilibre et d’instabilité dans la personnalité d’Anya, et sans aucun doute, avait de grandes conséquences sur ses relations, et sur sa vie. S’il n’y avait pas eu Magiya, et l’assurance qu’il y avait en elle autre chose qu’une pauvre petite fille perdue, il ne faisait aucun doute que tout cela se serait très mal terminé.

Elle était plongée dans la contemplation d’un portrait de Gratchev, lorsqu’elle entendit des bruits de pas derrière elle, discrets, mais bien audibles. Cela la dérangeait un peu, de ne plus être seule dans la pièce, mais il fallait faire avec. Après tout, elle n’était pas propriétaire des lieux.

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Luhvnà D. Arkadyevna
Luhvnà D. Arkadyevna
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MessageSujet: Re: They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ   They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ EmptyDim 21 Nov - 17:02

Le regard pourpre de la jeune fille s’attarda un instant sur la fourrure blanche de l’animal. La tension était palpable, et il n’était pas à douter que la poupée à la chevelure automnale percevait très distinctement les battements de cœur précipités du petit rongeur. N’était-ce pas celui-là même qui lui avait échappé une nuit, bondissant agilement avant de disparaître aussi soudainement qu’il était apparut ? La louve en elle n’aurait réellement sut le dire, elle n’y sentait que le goût du sang, l’excitation de la chasse… la peur roulant sur sa langue et s’infiltrant le long de ses veines. Le museau du lapin blanc renifla encore un instant l’air avant de partir précipitamment, ne laissant au regard unique de la jeune fille plus qu’un petit pompon blanc disparaissant dans les fourrées. Ce fut à cet instant même qu’un souffle expia de ses lèvres, lassé et empreint d’un ressentiment qu’elle ne connaissait que trop bien : la frustration. Il n’y avait pas si longtemps, elle pouvait tenir un lapin entre ses bras sans que celui-ci ne soit prêt à céder à la crise cardiaque. Aujourd’hui, plus un seul animal n’était capable de rester en sa présence sans vouloir aussitôt s’enfuir. Les chiens résistaient encore, mais aucun d’entre eux n’était véritablement prêt à se battre contre le prédateur tapi sous l’enveloppe charnelle de l’héritière Arkadyev. Aucun chien… pas plus qu’un autre loup. C’était ainsi depuis la découverte de son pouvoir, depuis sa première métamorphose… depuis qu’elle avait prouvé sa capacité à se montrer bien plus dangereuse que l’on aurait put le croire. Qui pouvait se douter de sa bestialité derrière cette beauté sereine ? Comment croire un instant que le besoin de sang pouvait se cacher sous la douceur ? Il ne faut jamais se fier aux apparences, elles sont parfois trompeuses…

Passant une main dans sa longue chevelure d’automne, elle repoussa les quelques mèches qui persistaient à revenir sur son visage d’albâtre, avant de reprendre sa promenade interrompue par l’animal affolé. Le froid semblait persister à s’infiltrer sous son long manteau, à caresser les parcelles de peau nue qu’il trouvait… sans que jamais la jeune Цветок n’y prête une attention plus particulière, ses pensées vagabondant au gré de leurs envies dans le fin fond de son esprit. Elle pouvait aussi bien songer à son prochain devoir, qu’une nouvelle pensée venait s’installer, dans un cercle infini. Devant elle, le manoir reprenait forme, significatif de la fin de sa longue promenade, et d’une nouvelle occupation à trouver. La plupart de ses devoirs étaient d’ores et déjà achevés… elle n’avait donc guère besoin de s’attarder à la bibliothèque pour cela. Jetant un regard à sa montre, elle nota que l’heure du souper n’allait plus tarder. Il lui fallait donc trouver une activité qui ne lui prendrait pas tant de temps. Une nouvelle promenade à l’extérieur ? Elle rejeta cette idée en bloc, elle y retournerait ce soir, pour l’heure, le froid allait se faire bien trop persistant pour qu’elle songe à faire demi-tour. À l’intérieur peut-être ? Après tout, n’y avait-il pas au sein du manoir, quelques endroits qu’elle n’avait eut le temps de visiter, trop occupée à d’autres activités ? L’aile ouest lui demeurait inconnue, tout autant que l’aile nord. Elle y passait pourtant pour se rendre à ses cours, mais c’était là le seul but qui leur était accordé. Il devait bien y avoir nombre de salles qui lui demeuraient inconnues…

Poussant la porte d’entrée, elle déroula son écharpe de son cou avant de la glisser à l’intérieur d’une poche de son manteau, frissonnant sous l’écart de température qu’elle ne put que ressentir. Il faisait bien trop chaud à l’intérieur, lorsque l’extérieur était marqué d’un froid quasi hivernal. C’était l’idéal pour tomber malade et demeurer alité quelques jours de trop. Cette simple pensée eut l’audace de tirer une grimace sur le visage de poupée de la petite héritière, la rappelant à un souvenir bien trop récent pour qu’elle ne daigne le revivre une nouvelle fois. Déboutonnant son manteau, elle se dirigea vers les escaliers, grimpant les marches une à une, sans jamais chercher à se presser, laissant ses pas la conduire au bon gré des couloirs à venir. Fut-ce ainsi qu’elle se retrouva à marcher dans les détroits du troisième étage, son regard pourpre dérivant au gré des tableaux et des statues, jusqu’à ce qu’elle se retrouve dans une pièce qui lui semblait totalement inconnue ?

Emplie de tableaux de grands hommes, elle l’était, ramenant à des souvenirs qui n’étaient pas les siens, mais bel et bien le reflet de ce qu’ils avaient été et ce qu’ils avaient accomplis. Chaque visage avait son histoire, qu’elle soit dramatique ou célébrée, et il suffisait de porter son regard sur les traits de ces hommes illustres pour se remémorer instantanément les actes ou pensées. Pourtant, ce ne fut pas un tableau qui capta l’entière attention de la délicate Luhvnà, mais bel et bien une chevelure aussi blonde que les blés couvrant une tête typiquement féminine. Tout dans son attitude laissait à penser que l’étrangère était perdue dans ses songes… Aucun mot ne vint perturber les lèvres rosées de la jeune fille, tandis qu’elle contemplait l’autre… Cette chevelure… Il lui semblait que la couleur ne lui était pas inconnue, unique en son genre, unique dans ses reflets … Pourtant, le souvenir qui aurait put lui en indiquer un peu plus semblait persister à la fuir, lui arrachant un claquement de langue insatisfait, incontrôlé… Si seulement l’autre pouvait se retourner … Pourtant, en aucune façon Luhvnà n’aurait voulu la déranger… Loin de là.
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Anastasia E. Droskaïa
Anastasia E. Droskaïa
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MessageSujet: Re: They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ   They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ EmptyMer 24 Nov - 19:47



Les bruits de pas s’étaient stoppés, derrière Anastasia. Guère étonnée, celle-ci laissa passer quelques minutes, voulant terminer tranquillement de regarder le portrait qui s’offrait à elle. Il y avait une majesté, une grandeur, présentes dans tous les tableaux, mais aussi quelque chose de plus. Elle ne connaissait pas réellement l’homme dessus, il lui faudrait faire des recherches. Mais elle était certaine qu’il avait beaucoup apporté au monde de la magie, au monde tout court. Et elle se demandait qui il avait été, ce qu’il avait réellement fait, et par quoi il avait du passer pour en arriver là, ce qui lui avait valu d’être affiché dans cette salle et admiré par des générations de jeune sorciers. C’était loin d’être la première fois qu’Anastasia mettait les pieds dans cet endroit, et elle connaissait presque par cœur la géographie des lieux. Qui était dans quelle allée, quel regard avait tel ou tel personne sur tel ou tel portrait, quelle était la direction à prendre pour aller admirer quelqu’un en particulier. Tout cela avait un côté rassurant, apaisant. La jeune femme avait laissé toute trace d’agitation à l’entrée de la pièce, mais elle ne doutait pas de devoir la retrouver lorsqu’elle sortirait d’ici. Définitivement, elle n’était pas pressée.

Elle s’attendait cependant à ce que l’individu fasse de nouveau sentir sa présence, en se déplaçant, peut-être, mais il n’en fit rien. Anastasia se concentra, après tout, il n’était qu’à quelques mètres d’elle, elle pouvait sentir ses vibrations. Il ne lui fallut que quelques secondes pour constater qu’elle avait affaire à une présence féminine. Soit, ce n’était pas tellement étonnant. Ce qui l’était, en revanche, était le fait qu’elle ne bouge pas d’un pouce. Soit elle admirait un portrait avec une grande attention, soit c’était elle qu’elle regardait, et attendait qu’elle lui prête attention. Mais la jolie blonde ne reconnaissait pas l’aura de l’intruse, il n’y avait donc aucune raison pour que ce soit après elle qu’elle attende. Elle se focalisa plus précisément sur sa position, et dut se reprendre à deux fois avant de réussir à déterminer vers quoi elle était tournée. Elle avait eu tort, l’inconnue regardait bel et bien dans sa direction. Intriguée, elle décida de se retourner. Que pouvait-elle bien lui vouloir ?
La jeune femme était blonde, d’un joli blond doré, légèrement cendré. Elle était dotée d’un visage fin et plutôt pâle, mais le détail qui détonnait dans son apparence physique était son regard. Ses yeux étaient d’un violet envoûtant, un pourpre infini qui la fixait sans ciller. A première vue, elle ne l’avait jamais rencontré, ni même croisée. Mais au bout de quelques secondes de silence et d’observation, une drôle de sensation commença à se diffuser dans son esprit, et dans son corps jusqu’au bout de ses doigts. Une espèce de tremblement injustifié, une vibration qui dura un court instant, à peine quelques fractions de seconde. Non, ce n’était pas la première fois qu’elle la voyait. Elle se souvenait de ses yeux. Ses yeux incroyables. Mais le souvenir était perdu quelque part dans les limbes, et elle n’arrivait pas à s’y accrocher.

Il y avait quelque chose dans son visage qui éveillait en elle de vagues bribes de mémoire. Cet air un peu insatisfait, mais déterminé, comme détaché du monde, et pourtant bien ancré dans la réalité. Elle n’en avait vu que très peu dans sa vie, et devrait se montrer capable de lui donner un nom, mais même celui-ci refusait de s’imposer à son bon souvenir. Et elle détestait cette situation presque autant qu’elle détestait la langueur insupportable dans laquelle elle errait, la nuit, en essayant désespérément de retrouver la mémoire, terriblement attisée et perturbée par ses songes. Rien ne lui revenait. Et l’inconnue ne disait pas un mot.

Elle ne semblait pas vouloir partir. Elle restait ostensiblement plantée devant elle, et Anastasia elle-même ne bougeait plus d’un pouce, comme fixée au sol par une énergie inconnue mais indiscutable. Quelque chose la clouait indubitablement sur place, et cette sensation étrange à laquelle elle n’arrivait pas à donner de nom commençait à être franchement désagréable, un peu frustrante. Pourquoi ne pouvait-elle pas se souvenir ? Après tout, elle n’était pas amnésique chronique. Depuis son arrivée à Magiya, et même avant, elle gardait une bonne mémoire des choses. Pourquoi le nom et la situation dans laquelle elles s’étaient déjà rencontrées n’arrivaient ils pas à lui revenir ? C’était tout bonnement insupportable, comme sentiment.
Pour parer à toute éventualité, pour enfin être fixée, pour connaître l’identité de l’inconnue mais surtout pour rompre le silence insistant qui s’était installé entre les deux jeunes femmes, Anastasia prit la parole, à voix basse, mais de façon à ce que l’autre l’entende tout de même :

« Est-ce qu’on se connaîtrait, par hasard ? »

Elle aurait voulu être patiente, mais cette qualité n’était pas vraiment des siennes. Véritablement frustrée par son manque de mémoire exaspérant et insoutenable. Elle espérait réellement que la jeune femme lui répondrait sincèrement. Elle était restée devant elle, et Anya avait eu l’impression qu’elle cherchait elle aussi quelque chose, ce qui lui indiquait donc qu’elle ne s’était sans doute pas fait des idées, et qu’elles s’étaient bel et bien vues auparavant. Si elle pouvait lui indiquer n’importe quoi, un simple indice, quelque chose qui la mettrait sur la piste, ce serait déjà bien. Peut-être que ce n’était pas du tout important, mais tout plutôt que de rester dans l’ignorance.

Parfois, Anastasia se détestait réellement de ne pas être capable de se rappeler.


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Luhvnà D. Arkadyevna
Luhvnà D. Arkadyevna
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MessageSujet: Re: They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ   They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ EmptyLun 29 Nov - 19:06

Son regard pourpre ne semblait guère vouloir quitter la longue chevelure blonde qui se tenait immobile devant elle. Ce n’était pas la première fois pourtant qu’elle croisait une longue vague colorée dans le même genre … Mais celle-ci lui apparaissait unique, porteuse d’un ancien horizon… Était-ce alors sa texture ? Sa façon d’être coupée, de glisser le long des épaules de sa porteuse ? Elle n’aurait su le dire. Peut-être était-ce l’aura qui s’en dégageait qui ramenait la délicate Luhvnà à un moment du passé, sans qu’elle ne puisse le deviner, partie effacée de sa mémoire… À moins que ce ne soit cette fragrance, caractéristique de l’enfance, sans qu’elle ne puisse toutefois remettre le contexte, cette situation dans laquelle elle avait eut l’audace de flirter avec cette dernière pour la première fois. La frustration naquit en la jeune Цветок, qui n’avait jusqu’alors, jamais rencontré de difficulté à associer un parfum à un aliment ou une personne. Son odorat était tel qu’il inscrivait toutes les odeurs qu’elle désirait conserver en elle. Cette fois-ci pourtant … elle se voyait dans l’incapacité de remettre un nom à ce parfum. Pour un peu, elle en aurait grondé de colère de ne pouvoir se souvenir. Se pouvait-il qu’elle eut l’audace de se trouver sur sa route lorsqu’elle se trouvait sous son autre forme ? Non. Cela même n’expliquerait pas le pourquoi elle ne parvenait à remettre un visage sur ce tout qui émanait d’elle et lui semblait si familier… C’était comme si … comme si sa mémoire avait brutalement coupé tout souvenir de cette personne qui se tenait face à elle, lui tournant encore le dos, et sans qu’elle ne daigne elle-même lui manifester sa présence … pas tant qu’elle ne parviendrait pas à …

Oui, peut-être était-ce la raison pour laquelle elle ne se rappelait pas. Sa mémoire avait effacé tout souvenir d’elle, comme elle cherche très souvent à refouler au fond les peurs les plus effroyables, les commémorations les plus terribles qu’il soit donné de posséder … Sans doute quelque chose de terrible s’était déroulée entre les deux jeunes filles, de sorte que la mémoire l’avait aussitôt effacé de celle de l’héritière Arkadyev … Mais quoi ? La curiosité se faisait plus insistante, prenant pas sur tout autre sentiment, invitant Luhvnà à chercher au fond d’elle-même pourquoi cet étrange pressentiment de connaître la demoiselle face à elle était persistant. Cette dernière pourtant, n’espérait qu’une chose : qu’elle se retourne, lui fasse face et l’éclaire un peu plus. Elle n’en faisait pourtant rien, demeurant obstinément tournée vers ce maudit tableau qui lui accaparait son attention, au détriment de la louve qui grondait d’une impatience sans nom…

Et lorsqu’enfin elle le fit, le désarroi s’empara d’elle, la laissant encore et encore sans réponse, malgré ce visage de femme-enfant qui se tenait devant elle qu’elle pouvait détailler à souhait, quand bien même cela était d’une impolitesse sans nom. Mais en cet instant, rien n’était plus important que mettre un nom et un prénom sur l’être qui se tenait devant elle, aussi familier qu’au possible, la narguant d’une façon qui ne semblait guère convenir à Luhvnà. Son regard unique vint s’attarder un instant sur une réaction qu’elle eut, cet infime tremblement qui lui indiqua clairement que peut-être elle, la connaissait … À moins que ce ne soit encore son aura qui lui jouait des tours, trop forte pour être supportée de ceux qui ne l’étaient pas assez … Non, ce ne pouvait être cette solution, auquel cas, elle n’aurait put avoir que deux réactions : la fuite ou la défiance … Ce ne pouvait être que la première. Elle aussi percevait cette familiarité entre elles…

En une fraction de seconde, elle vint se reperdre dans ses pensées, n’abandonnant pas ce désir de savoir, de reconnaître … Elle fut pourtant coupée dans son élan par sa voix, son murmure qui vint s’insinuer en elle, jouant avec la ligne des souvenirs, vibrante … Ancrant son regard unique en elle, Luhvnà s’accorda un changement de position, avant d’amorcer quelques pas, ses pieds glissant sur le sol à la manière du prédateur qu’elle était, curieuse et ne cherchant nullement à chasser. Entrouvrant les lèvres, elle laissa échapper sa réponse, d’une voix douce, de ce qu’elle reflétait et était en réalité… « Ton visage tout autant que ton aura m’est familier … Pourtant je ne parviens à mettre un prénom sur ce tout. » Une manière déguisée de le lui demander ? Se laissant glisser jusqu’à elle, elle rouvrit de nouveau les lèvres… « Luhvnà Arkadyevna… »

Peut-être que si elle lui offrait son patronyme en premier … cela l’aiderait elle ? Pourtant, un doute subsista… Si elle ne se souvenait pas d’elle, sans doute était-ce pour une bonne raison… Si le Destin s’en était mêlé … mieux valait ne pas défaire ce qu’il avait fait.

J'suis navrée pour ce navet --'
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Anastasia E. Droskaïa
Anastasia E. Droskaïa
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MessageSujet: Re: They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ   They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ EmptySam 4 Déc - 5:47



L’inconnue ne fut pas longue à répondre. Elle semblait tout aussi perturbée qu’Anya, et c’était précisément la raison pour laquelle elle ne fut pas trop décontenancée lorsque la jolie blonde lui répondit, honnête et décidant de jouer cartes sur table :

« Ton visage tout autant que ton aura m’est familier… Pourtant je ne parviens pas à mettre un prénom sur ce tout. »

En un sens, elle était rassurée de ne pas être la seule à sentir cette frustration de ne pas pouvoir remettre un nom sur une personne qu’elle était persuadée d’avoir déjà rencontrée. C’était plutôt déstabilisant, mais au moins, c’était une impression partagée, elle ne se faisait pas d’idée. Lorsqu’il en touchait à ses souvenirs, Anastasia manquait cruellement de confiance en elle, et pour cause, elle ne pouvait pas donner raison à ce qu’elle croyait se rappeler, puisque ce n’étaient que des bribes de parole, de brèves images de lieu, de mouvements trop flous pour être captés. De moments trop flous, trop lointains pour être interceptés. Se dire qu’elles faisaient peut-être toute une montagne de ce qui aurait pu être une simple rencontre par hasard au détour d’un couloir était plutôt risible. Mais l’expression de la jeune femme devant elle indiquait à la belle étudiante qu’elle avait raison de chercher à creuser un peu, ce n’était pas à Magiya qu’elles s’étaient vues, c’était une certitude.
Il y avait autre chose, autre chose au plus profond d’elle-même qui lui disait que c’était mieux d’abandonner, qu’il y avait une raison spéciale à son oubli. Mais elle avait déjà oublié tellement de choses, que se rendre compte que sa mémoire était encore plus défaillante que prévu l’attristait horriblement. Elle ne fonctionnait définitivement pas comme tout le monde. Se sentir déjà comme une intruse de part son statut de sorcière, ou encore de présumée orpheline, soit, mais en plus d’amnésique, cela touchait tout de même un peu les limites du supportable pour une jeune femme sortant à peine de l’enfance.

Elle n’avait intégré l’institut Magiya qu’un an auparavant. Même si elle était terriblement mâture pour son âge, elle était encore jeune par rapport aux élèves les plus âgés de l’école. Songeant à certains Septièmes années de sa connaissance, elle ne put réprimer une grimace. Son port de tête altier et royal devait toujours rester en place. Sa psychologue lui avait toujours dit de ne jamais se sentir inférieure. Malheureusement, cela arrivait souvent ces temps-ci, même si elle aurait préféré rejoindre l’enfer pieds et poings liés plutôt que de l’admettre. Sa plus grande force était justement de la présumer. Si elle se l’enlevait, elle n’avait plus rien.

A peine quelques secondes plus tard, l’interlocutrice mystérieuse d’Anastasia reprit la parole, et dévoila enfin son identité. La jolie blonde l’avait attendu, dans l’espoir qu’une bribe de souvenir lui reviendrait.

« Luhvnà Arkadyevna… »

Mais sa frustration était plus grande encore. Rien. Rien du tout. Pourtant, ce nom éveillait tellement de choses en elle, et elle était incapable de comprendre pourquoi. Mais elle ne pouvait pas non plus se torturer pendant des jours et des jours pour essayer de se souvenir. Elle savait très bien que ce n’était pas possible. Même ses cauchemars ne lui révélaient pas toute la vérité, seuls quelques flashs lui revenaient, et elle ignorait si c’était fiction ou réalité. Faire la part des choses était déjà difficile, il était inutile d’alourdir son esprit déjà tourmenté. Pour l’heure, elle souhaitait tout de même rester en compagnie de la jolie demoiselle en face d’elle. Après tout, si réellement ce n’était pas grand-chose, peut-être la mémoire lui reviendrait-elle un jour ou l’autre, en la côtoyant.

Elle s’avança de quelques pas, assez pour laisser un mètre entre elles deux, mais assez pour que la dénommée Luhvnà puisse accepter la main qu’Anastasia lui présenta, doucement, tandis qu’elle se présentait à son tour, avec l’infime espoir que son nom ferait venir une illumination à sa compagne.

« Anastasia Droskaïa. »

Mais après tout, c’était peut-être mieux ainsi. La jolie blonde avait appris à vivre avec son absence de souvenir. Parfois elle se disait même que c’était parce que son passé ne valait pas la peine qu’on s’en souvienne. Les choses étaient aussi plus faciles à supporter lorsque la menace d’être irréelles pesait au dessus de leurs têtes. Si ces cauchemars étaient faux, cela lui laissait un petit espoir de croire que ses parents avaient tout simplement décidé de la confier à des gens plus dignes. Evidemment, au fond d’elle, elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas. Elle en avait l’intime conviction, même si elle ne comprenait pas réellement d’où elle venait. Mais elle était là.
Seulement c’était plus rassurant de penser ainsi. Cela lui fournissait une échappatoire. Et c’était tout ce qu’elle demandait, en fin de compte. Une éternelle issue de secours.

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Luhvnà D. Arkadyevna
Luhvnà D. Arkadyevna
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They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ _
MessageSujet: Re: They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ   They just don't know what it feels like, do they? ♦ LUHVNÁ EmptyVen 17 Déc - 19:05

Frustration lorsque tu nous tiens … La réponse à ses questions était là, prête à se manifester mais n’en faisait rien, se parant dans un orgueil indicible. Il était plus que certain qu’elle connaissait la jeune fille fasse à elle, mais proclamer depuis quand et comment, c’était là une toute autre histoire. Au fond, peut-être s’inquiétait-elle réellement pour rien, sans nul doute qu’elle n’avait fait que se croiser dans un quelconque endroit … Que ce soit Magyia ou une ville banale… Mais même cette simple pensée ne semblait guère la satisfaire, l’incitant à fouiller sa mémoire, ses souvenirs, sans que rien ne lui vienne à l’esprit, sans que la vérité ne se manifeste… Car dès lors, comment aurait-elle réagit si elle s’était souvenue de la vérité, si affreuse, si … préférable à oublier ? Comment assumer le fait d’avoir été complice implicite d’un enlèvement et d’une séquestration ? D’avoir été la jeune compagne d’une enfant brisée et enlevée ? De cela-même, Luhvnà n’en conservait aucun souvenir, pas même une bribe, seulement des impressions bien plus semblables à une irréalité de son imagination que toute autre chose… Résultat en réalité d’un sortilège visant à effacer ces quelques instants passés avec la jeune fille blonde, cette seule amie de quelques heures qui lui faisait oublier la vie au manoir Arkadyev, et qui enjolivait la vie de la captive. Si elle avait eut l’audace de ce souvenir de ce crime-ci, sans doute en serait horrifiée, mais plus encore, sans doute cela lui aurait-il permit de quitter plus tôt cette famille aux mœurs bien étrange… D’un autre côté, elle ne pourrait jamais comprendre ce geste, celui qui avait mené la demoiselle face à elle à se retrouver dans les murs d’une des bâtisses de la famille.

Oh pour sur, elle n’irait pas se torturer pour savoir d’où elle connaissait la jeune fille au visage de poupée qui lui faisait face, mieux ne valait pas forcer les méandres du destin. Si le Sud’Ba voulait qu’elle sache qui se trouvait devant elle, il le lui ferait savoir … Pour l’heure, elle ne pouvait que présumer, lancer des suppositions : détour de couloirs, rencontre hâtive dans une rue quelconque… Cela n’aidait pas … mais peut-être qu’à force de côtoyer la jeune fille … oui, les souvenirs finiraient par remonter, brisant la barrière qui les en empêchait …

Elle s’avançait vers elle, séparant les quelques mètres qui les opposait, lui permettant de mieux détailler son visage, de trouver peut-être le petit détail qui l’aiderait : un grain de beauté, une mimique sur son visage qui lui en dirait plus … Mais rien. Rien qui ne l’aidait en cet instant. Un grondement s’éleva de sa gorge, résultat de cette dépossession, de ce non-savoir qui venait hanter ces lieux… Salle des Souvenirs hein ? En cet instant, elle n’aidait pas tant que cela les deux jeunes filles en proie à ce mal-être inconfortable. « Anastasia Droskaïa » laissa t’elle échapper entre ses fines lèvres, n’éveillant en la jeune fille qu’une infime étincelle au fond de la mémoire de la jeune Arkadyevna. Le nom ne représentait rien, le prénom en revanche … Comme un secret, un écho au fond d’un puits. Glissant sa main dans la sienne, ce fut cette fois un choc pour sa peau, plus réceptive, et qu’elle dégagea rapidement, étouffant un petit hoquet de surprise avant de se reculer. Là était l’évidence. Si elle n’avait fait que la croiser, jamais elle n’aurait eut cette fâcheuse impression de la connaître bien plus qu’elle n’aurait dû. Au fond d’elle, des confidences d’enfant, dont elle ne comprenait pas le sens mais qui se trouvaient là, engloutis par les ténèbres de son esprit… C’était « Étrange. Je n’avais jamais ressentie cela auparavant… » laissa t’elle échapper, à l’intention de la jeune fille.
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